Lorsqu’une malédiction frappe le village de Krog, le colosse mystérieux part en quête d’un ancien dieu. Sur votre route, des artefacts sont dispersés pour vous aider dans votre mission. Mais cela suffira-t-il pour braver les pièges et affronter les monstres qui vous attendent pour peut-être, sauver les vôtres ? Sans autre façon, nous voilà lancés dans ce Primal Light, un jeu de plateforme brut et viscéral.
Primal Light va vous offrir une leçon d’humilité
Dans Primal Light, c’est un peu la même vulnérabilité à laquelle s’expose notre héros que dans “La Vallée de Gwangi” du réalisateur Jim O’Connolly. Nous y sommes aussi peu en sécurité que dans ces vieux films mettant en scène des monstres en motion picture. Car bien que Krog soit costaud, il devra se mesurer à des adversaires bien plus imposants que lui. Et là, les ennuis commencent, car l’éventail offensif de notre protagoniste se limite au simple coup de poing énergique, sans qu’aucune autre arme ne vienne s’ajouter au court de l’aventure. Si ce parti pris ne conviendra pas à tout le monde par sa linéarité, notamment à ceux qui espéraient un Metroidvania, cela permet un meilleur équilibrage global du jeu. Pas de surenchère donc dans Primal Light, mais de la subtilité pour progresser.
Une seule attaque pour Krog durant toute l’aventure, l’équivalent de piqûres de moustiques sur certains boss !
Au sujet de la maniabilité cependant, s’il est évidemment possible de sauter et rouler au début de l’aventure, d’autres fonctions viendront enrichir le gameplay comme l’esquive, le double saut ou encore la glissade. Il faudra progressivement assimiler ces nouveaux mouvements, qui demeurent indispensables pour avancer dans l’aventure. Pas toujours facile, notamment chez les joueurs peu habitués au gameplay d’inspiration rétro, qui pourront trouver les contrôles peu instinctifs et rigides sur clavier. Globalement, après un petit temps d’adaptation tout devrait rentrer dans l’ordre !
Difficile notamment de ne pas penser à Rayman quand Krog s’accroche à une corniche, ou encore au premier Crash Bandicoot lors de certains passages dans de vieux temples abandonnés avec ces plateaux sortants des murs. Sur ce point, je pense que l’ombre ne fait aucun doute.
Un petit Easter Egg au passage. Aku Aku !
Des mécaniques à l’ancienne dans la lignée des plateformers SNES
Une fois les contrôles du véloce Krog apprivoisés, vous aurez tout le loisir de vagabonder à travers la dizaine de niveaux que propose le jeu. Mais attention, la difficulté est au rendez-vous. Si en ligne droite, moins de deux heures sont nécessaires pour terminer l’aventure, ne pensez pas en venir à bout réellement en moins de quinze heures pour la majeure partie d’entre vous. Le level design est pernicieux au possible, et s’il est possible d’anticiper bon nombre des pièges tendus face à vous il sera nécessaire de connaître chaque tableau pour espérer atteindre la fin d’un niveau. Peut-être, certains ennemis sur certaines corniches demeurent peu intéressants à combattre et cassent le rythme de progression.
Le bestiaire n’est pas très accueillant. Gare au Bump, ou c’est la tasse !
Sans compter les pièges vicieux que vous trouverez sur votre chemin.
Pour finir un niveau d’ailleurs, il faudra veiller à votre nombre de vies restantes, car Primal Light ne pardonne pas avec ses Game Over. Dans la pure lignée des jeux d’arcades à l’ancienne, ne plus avoir de vie est synonyme de recommencer le niveau dans sa totalité ! En clair, il est nécessaire de traverser chaque niveau puis de vaincre en bout de course leurs boss respectifs sans tomber à court de vie. Et comme ces Boss sont bien ardus et vous attendent, autant dire qu’il est nécessaire de les rejoindre presque les yeux fermés, afin de leur consacrer le maximum d’essais. Les combats de Boss demeurent d’ailleurs très bons dans l’ensemble, chacun proposant un défi de taille où il faudra réellement adapter son gameplay pour le vaincre. Primal Light va vous demander un peu de finesse pour espérer en voir le bout, mais aussi de la patience !
Un traditionnel Boss vous attend à la fin de chaque niveau. Croyez-moi, tous vont vous en faire baver, car les combats sont tous bien nerveux !
Un univers tribal avec un Primal Light aux multiples influences
Difficile de rester insensible au charme de cette direction artistique en 2D si atypique, avec son air tribal aux multiples influences mythologiques, gothiques et fait plus rare, le folklore préhistorique ! Personnellement, c’est justement ce climat fait d’os et de pierres qui m’a séduit d’emblée avec Primal Light, avec ses contrées primitives où se dressent des pièges faits de pieux en bois rudimentaires que l’on imagine tendus par des créatures indigènes peu hospitalières. Dans la moindre mesure, la traversée de certaines steppes n’est d’ailleurs pas sans rappeler Paramonia et Scrabania, que nous retrouvons dans le cultissime Oddworld : l’Odyssée d’Abe par leurs caractères désolés, qui sans nul doute doit faire partie du catalogue des deux développeurs.
Cette créature semble tout droit sortie d’un tableau du célèbre Frank Frazetta.
Cette inspiration et le soin apporté à la direction artistique nous font vite oublier les thématiques de certains niveaux très classiques dans le genre, comme les catacombes, les forêts ou encore la fameuse virée dans les égouts. Mais comme moi vous direz sûrement, que serait un jeu de plate-forme sans son passage dans les égouts ? La bande-son épouse à merveille d’ailleurs l’ensemble des niveaux. Plutôt discrète et tamisée, elle pourrait même être qualifiée d’apaisante avec des flûtes et une basse prédominante, alors que l’ensemble du jeu est une véritable torture avec sa difficulté hors norme comparée aux productions actuelles.
L’univers de Primal Light a quand même du caractère avec cette 2D magnifique. Nous regrettons que l’univers ne soit pas cependant pas davantage développé.
Ceci dit, je regrette un peu que Primal Light n’ait pas approfondit un minimum l’histoire autour de son univers atypique. Nous sommes dans un jeu de plate-forme certes, mais certains détails font véritablement défaut à une véritable immersion. Une petite carte toute symbolique avec le parcours de notre héros aurait par exemple été la bienvenue entre chaque niveau, afin de visualiser notre périple et stimuler davantage l’imaginaire sur les prochaines zones à explorer. Quid de notre héros Krog, ainsi que son peuple ou encore de l’ancien dieu à l’origine de la malédiction pesant sur les terres dont on ne sait toujours rien à la fin de l’aventure ? Le trait original de notre héros et son clan de colosse aurait pourtant mérité une petite histoire. Il aurait par exemple été intéressant de commencer par nommer les Boss, les niveaux, disperser quelques informations sur l’univers simplement pour laisser ouverte la porte de l’imaginaire alors que Primal Light nous transporte dans son errance mystique toute appropriée.
Qui est Krog, ce colosse sans visage parti libérer son peuple d’une malédiction ?
Primal Light a été testé grâce à une clef envoyée par les développeurs.