Ce que j’adore avec les jeux du Studio Iron Tower, c’est leurs petites mises en garde “à lire avant d’acheter le jeu”. Certainement pour éviter les “ouins, ouins” ce jeu est trop dur, quelle merde. Ou encore les “mais les devs, vous êtes masos ou bien” ? Bref, vous l’aurez compris, les productions Iron Tower sont loin d’être pour le premier quidam venu, elles s’adressent à un public fan de CRPGs, et qui aime les défis.
Pour présenter vite fait l’univers de Dungeon Rats, il s’agit d’un Dungeon crawler, inspiré de l’univers de The Age of Decadence, le RPG phare du studio, sorti un an auparavant. L’action se situe dans un monde pseudo-Rome antique, ravagé par la décadence où la misère, les intrigues politiques et des artefacts de l’ancien temps se côtoient. Très très, alléchant, et ça change du RPG Dragon-Magie-Trésor.
Dans Dungeon Rats, on retrouve donc un peu cet univers, en trame de fond. Votre personnage est jeté dans le fin fond de la mine d’une prison et le but est de se frayer un chemin parmi les différents niveaux pour remonter à la surface (ou du moins essayer, précise le mot du développeur). Bref, le ton est donné. Ceux qui ont joué à Age of Decadence, savent que mourir de la main du premier PNJ rencontré n’a rien d’extraordinaire, que même un rat seul peut abréger votre existence et qu’accepter les propositions d’un “honnête marchand” en le suivant chez lui ne finit rarement que bien… Ici, c’est toute une ribambelle de gangs qu’il vous faudra décimer pour espérer respirer un peu d’air frais et retrouver une place dans la société.
Je passe assez rapidement sur les graphismes, je trouve que les screenshots parlent d’eux-mêmes. Certains trouveront que c’est moche et vieillot (mais bon, on peut dire ça de tous les jeux oldschool ou presque), d’autres au contraire seront subjugués par le côté nostalgique et l’ambiance assez particulière de cet univers.
Dungeon Rats : le Gameplay
Comme pour tout RPG, la difficulté influence grandement le déroulé de l’histoire, même si ici l’expérience reste très compliquée en choisissant le mode le plus à votre avantage, c’est-à-dire “bon gens”. Sélectionnez “mode solitaire” si vous voulez vous passer de compagnon et tenter l’ascension de la mine en solo. Personnellement, c’est ce que j’ai pris. En tout cas, quel que soit le monde, il faut garder à l’esprit que :
- On ne peut pas être bon partout.
- La tactique, c’est primordial.
- Les rations et les potions, c’est la vie.
Parlons un peu de la création de votre personnage. Il est possible de choisir soit un homme, soit une femme (bien que je trouve que la nana n’a rien de féminin… enfin cela fait partie des charmes de ce jeu). Ensuite, vous avez le choix entre 6 caractéristiques principales (force, dextérité, constitution, perception, intelligence et charisme) qui, et j’insiste NE POURRONT PAS être augmentées durant la partie. (À noter que le charisme détermine le nombre de vos compagnons, max 3, si vous jouez solo, la stat reste à 2) Donc… réfléchissez bien. Ce jeu est dur, et sauvegarder avant chaque fight, ce n’est ni du luxe ni de la paranoïa.
En ce qui concerne les caractéristiques, votre personnage peut manier la dague, l’épée, la hache, le marteau, des armes de jet, etc. Inutile de viser la multi-spé, on le rappelle, dans Dungeon Rats, il faut se spécialiser. Ensuite, vous avez la parade, les coups critiques (si vous visez un perso assassin) et l’esquive (très utile pour contre-attaque et économiser les potions – vous verrez par la suite pourquoi c’est très important). Enfin, deux compétences, indispensables également : l’artisanat, pour le craft d’armes et de munitions et l’alchimie, pour les potions de soin, le burst, et autres trucs qui peuvent se lancer et faire de gros dégâts.
D’accord, mais dans tout ça, je choisis quoi ? Eh bien, tout dépend de votre style de jeu. Contrairement à Age of Decadence où vous aviez accès à des marchands, ici, vous n’aurez droit à rien du tout durant la partie, si ce n’est, fouiller les cadavres et ramasser ce que vous trouverez (ou prendre l’artisanat)… Impossible de dormir pour régénérer, ce n’est pas le style de la maison. Pour vous soigner, vous aurez droit à de maigres rations (insuffisantes pour terminer le jeu), et sinon, il faut fabriquer des potions en ramassant des plantes (qui sont d’ailleurs loin d’être présentes en grosse quantité). D’où l’importance de monter l’alchimie !!!
Pour le style de combat : si vous jouez un assassin, montez la dague, l’esquive et le coup critique, pour un gros guerrier bourrin la hache ou l’épée et la parade… Au pire, testez et vous verrez bien.
C’est parti pour l’aventure !
Vous voilà au fond de la mine, avec une maigre tenue d’esclave et absolument rien pour vous défendre… Barca, votre premier interlocuteur, membre d’un gang, dans son extrême gentillesse vous fait don d’une arme eco +, histoire que vous ayez quand même une chance, aussi infime soit-elle pour ne pas crever dès la première rencontre. Merci Barca, vraiment !
Tiens, un admirateur qui me suit. Je me sens tout de suite plus rassurée dans cette mine où pullule la crème du persona non grata, composée d’individus qui ont quand même envie de saisir la seconde chance offerte, et tenter de réintégrer la société et quittant cette prison… Bref, il est temps de jouer à la bagarre…
Si le système de combat est grandement inspiré par celui d’AoD, une nouveauté introduite par Iron Tower dans Dungeon Rats, change quelque peu la donne. C’est le système de placement. Au début de chaque combat, vous choisissez où et dans quel axe vous placez votre personnage ce qui influencera vos dégâts et votre esquive. Si vous avez oublié d’équiper vos armes et potions, c’est aussi le moment de le faire. Néanmoins, vous ne pourrez pas vous soigner pendant le placement, donc pensez‑y régulièrement.
Ce qui fait le côté tactique de ce système de combat, c’est aussi la possibilité de choisir la nature de ses coups. Par exemple, un coup “rapide” n’inflige que peu de dégâts, mais coûte peu cher en PA et touche sa cible presque à chaque fois… Un “ciblage bras” peut désarmer l’adversaire et réduire ses dégâts pour le prochain tour, un “ciblage jambes” peut ralentir le déplacement de l’adversaire, mais les chances de toucher sont plus faibles… Bref, tout dépend si vous êtes joueur ou pas. Le “feinter” est utile pour changer de position avec un adversaire, et le tourbillon, ultra-efficace si vous êtes entouré de plusieurs cibles. Il peut même provoquer un saignement à votre adversaire, peu de chances qu’il s’en remette !
D’ailleurs, en parlant d’adversaires… Sans trop en dire, dans Dungeon Rats, vous affronterez de méchants prisonniers, des fourmis bien vénères, des plantes carnivores, des scolopendres géants… Question niveau, les différentes cartes sont assez variées en matière de graphisme et gameplay, n’hésitez pas à explorer chaque recoin, vous aurez de belles surprises.
La seule critique que je puisse émettre, c’est que la diversité au niveau des opposants aurait pu être plus généreuse, mais c’est vraiment la seule…
Cool, des plantes pour faire des potions… Ah non, elles m’attaquent celles-là…
Une fois le système de combat saisi, il ne vous reste plus qu’à tracer votre route, en faisant attention à votre santé entre les combats. Pour vous soigner, vous avez soit les potions, soit les rations, mais on ne les trouve qu’en maigre quantité, tout au long de l’aventure. Dungeon Rats. Peut-être aussi que vous tomberez sur des objets un peu bizarres, à l’utilité douteuse, mais ça, c’est à vous de mener l’enquête…
Ceci n’est PAS une statue !
Les jeux Iron Tower sont réputés pour leur re-jouabilité. Et d’ailleurs, je trouve que c’est un concept assez addictif. On a envie de jouer et rejouer pour débloquer chaque nouvelle ligne de dialogue, artefacts… Pour ma part, ma première partie m’a pris 21 heures (j’ai choisi de tenter l’aventure solo et en mode facile) et encore… Je suis bloquée au dernier combat parce que je n’ai pas assez bien géré mes rations et potions (Honte à moi !!!).
Un coup de cœur pour les musiques Iron Tower ! J’adore les écouter encore et encore, même en faisant autre chose. Il y a une sorte de noirceur dans toutes les pistes et couplé aux graphismes un peu vieillots, ça a du cachet.