Bienvenue à Mount Massive. Dans la peau de Miles Upshur, vous allez devoir fuir un asile psychiatrique perdu dans les montagnes du Colorado, et croyez-moi, vous allez y perdre quelques morceaux.
Un couteau ? Pas besoin, mon caméscope suffira !
Le ton est donné dès les premières minutes de lancement d’Outlast. Nous débarquons directement devant la grille qui nous sépare de l’objet de notre enquête, à savoir l’asile Mount Massive. Derrière, l’édifice se dresse de façon inquiétante dans la pénombre d’une nuit trop calme. Quelques pas de course dans la cour du domaine pour se familiariser avec les déplacements de Miles Upshur, et autant vous dire, tenir les rênes d’un éléphant serait plus souple ! Notre chère journaliste ne se déplace effectivement pas très vite. Ne cherchez ni votre couteau, ni aucune arme, vous n’aurez en votre possession qu’un unique caméscope et des piles. Tout cela donne la couleur et annonce une aventure dans les règles strictes et minimales qu’imposent les jeux de survies-horreur.
Le théâtre de vos futurs problèmes au début de l’aventure.
De la survie oui, mais aussi beaucoup d’action
Bien qu’il soit impossible de se défendre et que la fuite reste votre seule option, l’action dans Outlast est généralement omniprésente et vous trouverez des ennemis sur votre route très régulièrement. Bien qu’il existe quelques fichiers à récupérer afin d’approfondir le scénario, Outlast n’est clairement pas un jeu d’exploration ! Ne pensez donc pas avoir le temps de flâner dans l’asile ou de contempler le paysage. Nous sommes sur ce point loin d’un Song of Horror ou plus communément de l’excellentissime Alien Isolation.
Outlast n’est pas très long, mais compense par l’intensité de son aventure. L’enchaînement des différents évènements de l’intrigue est même tellement dense qu’elle nous donne parfois la sensation d’être dans un train fantôme, où tout va vite. Ce sentiment est aussi augmenté par l’absence générale d’énigmes et l’aspect plutôt linéaire de notre visite à Mount Massive où les quêtes sont plutôt minimales. À ce titre, la durée de vie est plutôt correcte et il semblait difficile de rajouter plus de contenu au risque de surexploiter certains concepts déjà redondants. En dépit des scripts, le jeu une fois terminé offre une bonne re-jouabilité et les plus téméraires tenteront même le mode psychose qui ne permet aucun faux pas, au risque de recommencer l’histoire au départ.
Peu d’énigmes, mais de grand classique dans les quêtes comme ici le rétablissement du courant.
Sans révolutionner le genre, Outlast use à merveille de nombreux codes employés communément dans les productions d’horreur comparables à savoir donc orientation survie et action. L’ajout du caméscope pour se guide dans le noir avec une vision filtrée par un négatif est cependant est une formidable idée, qui aurait même tendance à donner un caractère cinématographique à Outlast, non sans rappeler certains films tournés en caméra portée comme Le Projet Blair Witch ou Rec pour les plus populaires.
Techniquement, Outlast est plutôt beau et vieillit très bien. Le grain un peu sale des textures colle parfaitement à l’ambiance malsaine de l’asile. Les musiques ne font pas dans la dentelle, attendez-vous ici à retrouver des thèmes rappelant le travail de Bernard Herrmann dans l’œuvre Psychose. Grincements, portes qui claquent, gémissements en tout genre viennent compléter le tout et vous ne serez pas dépaysé si vous connaissez le genre.
Le caméscope vous permet d’avancer dans le noir, mais attention l’autonomie des piles est limitée.
Sans rapport avec la vitesse de déplacement volontairement lente comme dans tout bon jeu de survie-horreur, notons que le maniement de Miles Upshur accuse parfois d’un manque de réactivité face à certains obstacles. Particulièrement frustrant lorsqu’il s’agit de sauter par-dessus une table et que l’action ne se lance pas pour échapper à un psychopathe.
Pas de cadeaux dans Outlast, il va falloir serrer les dents.
Outlast violent, mais pas si effrayant
Le cadre d’Outlast est franchement peu rassurant. Il faut dire que mettre le nez dans un asile qui se révèle dès son entrée à la hauteur de sa réputation, avec des cadavres en jachère, n’est peut-être pas l’idée du siècle. Et c’est là où la peur finit par disparaître rapidement, car l’aventure est rythmée par une surabondance de violence qui devient routinière. Outlast frôle parfois la surenchère. L’usage de nombreux scare-jump en réduit l’efficacité et le stress se ressent principalement pendant les courses poursuites et jeux de cache-cache avec Chris Walker, ce golem qui vous harasse durant toute l’aventure. Pour le reste, nous pouvons regretter des ennemis peu variés et des Boss globalement scriptés bien que leur rencontre soit mémorables.
Ce Chris Walker ne va pas vous lâcher.
En bref, si vous cherchez les 1000G ou à platiner le jeu, accrochez-vous. Les succès sont peu nombreux, mais ‘Lunatique” et “Pullizer” nécessitent respectivement de conclure le très exigeant mode psychose, où la mort vous fait recommencer votre partie au début de l’histoire, tout en n’usant d’aucune pile de caméscope pour vous éclairer. Même s’il n’est pas long, connaître le jeu par cœur et enchaîner l’action sans faux pas n’est clairement pas donné à tout le monde.