Comme la traduction française n’est pas encore disponible, j’ai testé celle faite par des fans, en cours d’achèvement. Ne vous étonnez donc pas s’il y a des screens de dialogues en français et… en anglais !
Après avoir saigné le deuxième très bon jeu du studio indépendant Iron Tower, Dungeon Rat, j’ai voulu changer un peu d’univers, en restant toujours dans le RPG – parce que c’est mon genre de prédilection, en testant cette fois quelque chose de post-apocalyptique. C’est alors que j’ai entendu parler d’Atom RPG, développé par un studio russe qui se targue d’être le digne successeur de Fallout. Intéressant ! Moi qui ai trouvé Fallout 3 et 4 plutôt fades, j’ai pris quand même du plaisir à joueur à New Vegas, sans toutefois y retrouver l’âme des deux premiers opus de la licence. Alors Atom RPG, un genre de Wasteland ? Pourquoi pas ! le jeu méritait d’être testé.
Bref, comme pour tout RPG PC, l’aventure commence par la création du personnage ou le choix d’un personnage préfabriqué. On retrouve les caractéristiques et statistiques habituelles (qui ne pourront être augmentée au fil du jeu) et les compétentes fort utiles pour votre survie dans les terres désolées. Vous pouvez aussi choisir des distinctions pour vous spécialiser.
Chaque montée de niveau débloque la possibilité d’améliorer votre arbre de talents, ce qui n’est pas négligeable…
Inspiré de Fallout vous avez dit ? Eh bien, c’est tout à fait ça. Vous êtes membre d’A.T.O.M. une organisation militaire secrète et votre première mission consiste à aller sur les traces de l’expédition du général Morozov qui se serait dirigée vers le Bunker 314, vos recherches commenceront donc par là, et l’aventure sera loin d’être une partie de plaisir…
Une belle représentation de carcasse d’avion !
Parlons un peu de l’aspect visuel d’Atom RPG .Je fais partie de ces personnes qui pensent que la qualité des graphismes ne fait pas la qualité d’un jeu. Atom RPG est fait pour ceux qui aiment les jeux old-school et en ce sens, son décor répond au cahier des charges. Si vous êtes familier de la langue russe, il est toujours amusant de voir comment les développeurs ont soigné les tags ou encore les enseignes des bâtiments. Pourtant, ces graphismes manquent cruellement d’âme. Les différentes zones sont fades et on reste rapidement sur sa faim (bien que la zone du cirque soit très sympa).
Un jeu qui ne pardonne rien
Dès les premières minutes de jeu, vous vous faites détrousser par une bande de bandits, avec comme équipement de survie une simple gourde d’eau pour affronter un monde nucléaire et radioactif où la nourriture et l’équipement sont des denrées rares. Vous pensiez trouver des cartouches et des armes dans le premier shop venu ? Raté. C’est l’après-fin du monde je vous le rappelle… Attention aussi à ne pas traîner trop près des carcasses de bus ou de voiture qui sont hautement radioactives, ni à respirer les nuages verdâtres trop longtemps… Préparez-vous psychologiquement, le jeu est dur, très dur.
Vos premiers pas vous emmènent vers Otradnoye et vous donnent un aperçu de ce qui vous attend lors de votre longue errance dans les terres désolées. Le besoin constant de vous nourrir, particulièrement pendant vos déplacements (et ça, au bout d’un moment, ça devient lourd). Parlons-en d’ailleurs des “déplacements”. Atom RPG, n’inclue pas de déplacements rapides, vous pourrez certes un peu plus tard acheter une voiture unique, mais pour cela il vous faudra épargner plus de 10 000 roubles ou en réparer une. Les allers-retours entre les différents points d’intérêts sont répétitifs, bien que ponctués par des rencontres, bien souvent dangereuses…
La bonne nouvelle, c’est que si comme moi, vous avez crée un personnage qui a des talents d’orateurs, ces mauvaises rencontres pourront être facilement esquivées. La mauvaise, c’est qu’en misant sur un personnage diplomate, vous allez vous faire rouler dessus sans ménagement par les habitants et que vous verrez vite que cette statistique est dispensable. Si elle débloque des répliques assez sympathiques et des choix de dialogue, vous ne pourrez pas résoudre toutes les missions pacifiquement, loin de là… D’où l’importance de bien vous entourer. En effet, Atom RPG vous donne la possibilité de recruter des compagnons.
Enfin bon, malgré tout cela, le jeu reste quand même un peu fun, ne serait-ce que par les gros clins d’œil aux valeurs uniques du communisme et à l’histoire de l’URSS. Lors de votre aventure, vous verrez que la vodka est une alliée précieuse (attention à ne pas trop en boire, sinon votre personnage risque l’alcoolisme), vous serrez amené à parlementer avec des villageois pour organiser des élections en bonne et due forme, moyennant quelques roubles, vous pourrez observer la momie de Lénine tellement bien conservée qu’on pourrait croire qu’elle est vivante ou visiter un cirque installé non loin d’une carcasse d’avion Aéroflot où une femme à barbe vous demandera de résoudre ses différends, le tout sans oublier de vous conformer aux bons usages de glisser quelques roubles dans la main d’un tel pour débloquer l’entrée à un bâtiment administratif…
J’hallucine ou la momie a un œil ouvert ???
Venons-en au système de combat, parce que des combats, vous allez en faire ! C’est du tour par tour assez classique avec un système SAEPIAL (non, non rien à voir avec le SPECIAL de Fallout) ou vous pouvez tenter de viser une partie du corps de votre adversaire pour le mettre hors d’état de nuire plus rapidement… Pourquoi pas… En tout cas, placez-vous bien et économisez vos munitions si vous voulez faire long feu dans les terres désolées… Si vous avez des stimulants ou des soins, vous pouvez les utiliser en combat, mais n’oubliez pas, interdiction de manger des cornichons ou du fromage un flingue à la main !
Alors, Atom RPG, digne successeur de Fallout ou pas ? Ça je ne sais pas. Comparé à Fallout 2, il manque cruellement d’âme. Mais par rapport à Fallout 3 ou 4, on s’amuse plus et on retrouve plus les mécaniques des premiers jeux. S’il faut comparer, je dirais que c’est un remake de l’univers Fallout, mais à la russe, avec une pointe d’ironie et d’humour qui fait d’Atom RPG, un jeu qui vaut tout de même le détour.
La durée de vie
Pour le coup, on en a pour son argent. Il y a pas mal de lieux à explorer, de quêtes annexes, et Atom RPG est loin d’être linéaire. Vous serez amené à faire des allers-retours entre les différentes zones, ne serait-ce que pour vous endurcir et faire le plein de munitions. Une quarantaine d’heures me semble le minimum, et encore si vous avez pertinemment exploité les compétences.
La bande-son
Si l’introduction s’avérait être prometteuse, je déplore la fadesse de la bande-son du jeu. L’univers est immersif, empreint de la culture soviétique, mais cela ne se reflète pas au niveau des musiques. Intégrer une petite radio comme dans Fallout aurait été une très bonne idée. Mais ce manque est certainement dû à un budget limité.