Le survival horror, un classique du jeu vidéo
Vous recherchez le frisson et le mystère ? Le survival horror est fait pour vous. Depuis 30 ans maintenant, ce genre de jeux n’a cessé d’évoluer et de nous faire vivre des histoires captivantes et effrayantes. Et comme nous adorons le survival horror sur Culture Underground, nous avons décidé de vous présenter un peu plus ce grand classique du jeu vidéo.
Dans un marché du jeu vidéo pesant plus de 300 milliards de dollars à l’heure actuelle, le survival horror lui ne cesse de gagner en popularité et fait le bonheur tant des joueurs que des studios comme Capcom et d’autres indépendants. Bien qu’il ne se destine ni aux enfants, ni à tout le monde, mais plutôt à un public de connaisseurs généralement avertis, le genre ne cesse d’attirer de nouveaux joueurs en quête de sensations fortes. Si vous souhaitez tout savoir sur le survival horror, découvrez avec avec nous, ce qui caractérise ces jeux et les rends à ce point uniques.
Ce qu’il faut savoir sur les jeux survival horror
Le survival horror, c’est quoi ?
Popularisé principalement à partir de 1996 avec la sortie du jeu Resident Evil de Capcom, le survival horror appartient à une sous-catégorie des jeux d’aventures dans le jeu vidéo, à laquelle une dimension horrifique centrale vient se supplanter. C’est le propre des jeux survival horror, qui se caractérisent obligatoirement par deux éléments : un cadre angoissant dans lequel le joueur doit survivre.
Impossible d’imaginer un jeu d’horreur sans ces deux éléments ! Nous allons voir à la suite de cet article, qu’à partir de ce modèle, le genre survival horror a su se diversifier et surtout évoluer tout en conservant cette essence en exploitant des mécaniques biens spécifiques.
Les origines du jeu vidéo survival horror
Vers la fin des années 70 et surtout durant les années 80, le grand écran connaît un véritable engouement pour les films d’horreur avec l’arrivée de grands classiques comme Freddy, Jason, ou encore Massacre à la tronçonneuse.
À ce moment, le jeu vidéo lui, n’existe pour ainsi dire pas, sauf dans sa forme rudimentaire, qu’il prend déjà source dans ces grands films d’époque. C’est ainsi que sur Atari 2600, des titres comme Hauted House en 1981, Halloween en 1983 et Friday the 13th en 1984 sur NES font surface, et sonnent les premières notes du survival horror. Le début d’un chemin.
Qu’est-ce qui explique le succès des jeux d’horreur ?
Il suffit de regarder du côté de notre histoire et ses légendes pour comprendre que se faire peur est une manie presque naturelle de l’homme. Même hier, rappelez-vous les histoires que vous racontiez vos grands-parents, les bruits qui couraient dans les cours de récréation, et les expériences troublantes, qui se confiaient autour d’un feu avec vos amis avant d’aller dormir. Se faire peur fait partie de la vie.
Il n’est guère étonnant que ce genre d’habitudes se soient transmises aujourd’hui au menu des jeux vidéo, tant ce support interactif est adapté aux plus terribles immersions !
Le survival horror, c’est le genre favori des joueurs en recherche de sensations fortes. Aucun autre des genres vidéoludiques ne procure autant d’adrénaline que celui du survival horror. Car c’est bien cette dose d’adrénaline que recherchent les joueurs dans le contenu d’un survival horror, et qui explique le succès de ces jeux aux univers pourtant horribles d’apparats.
La recette d’un jeu d’horreur au top
Vous constatez que la catégorie des jeux d’horreur est un registre très codifié. On ne fait pas sauter les joueurs de leurs chaises par hasard, mais en tenant compte d’un certain nombre de points. Qu’est-ce qu’un survival horror ? Un jeu vidéo pour se définir tel quel doit comporter une série d’ingrédients incontournables :
Un background solide
Tout commence par le choix et l’imagination d’un bon univers. Dans un registre ou l’immersion est primordiale, il est important que l’histoire se déroule dans un type d’univers propice à la peur. Pour cela, le survival horror n’a étonnamment pas spécifiquement besoin d’innover plus que de mesure, contrairement à beaucoup d’autres genres. Les manoirs hantés, les caves, les forêts, la galaxie, et tous les lieux de solitudes en règle générale font d’excellents tableaux très appréciés par les fans.
Le bestiaire des ennemies est lui aussi très important. Les adversaires rencontrés au cours du jeu sont des atouts indispensables pour faire monter la pression et l’angoisse. Sans nécessairement être nombreux, ils doivent être à la fois terrifiants, dangereux, mais surtout crédibles ! D’où l’intérêt souvent, de garder un voile de mystère autour d’eux durant une aventure.
De la survie et de l’horreur
Il y a une quantité astronomique de jeux vidéo intégrants des éléments d’horreurs sans pour autant appartenir au genre du survival horror. Nous pensons par exemple, à certains jeux de plateforme comme Metroid, Castlevania ou dernièrement Blasphemous, des classiques comme Diablo, Doom, et même certains RPG comme Inquisitor, qui bien qu’inspirés d’une mise en scène propice à l’horreur, ne sont pour autant pas du survival horror.
Car le propre des jeux d’horreurs, c’est aussi la survie ! Le terrain dans lequel progresse le joueur ne doit pas seulement être angoissant, il doit aussi s’y sentir dépassé. Dans le survival horror, les ennemis représentent une réelle menace, et la fuite n’est pas toujours une option.
Un gameplay adapté
Dans le survival horror, le gameplay des combats est souvent tourné à l’avantage des ennemis. Les armes ne sont pas automatiquement proposées et les munitions rares et précieuses. Le personnage du joueur est aussi souvent volontairement lourd, diminué, pour renforcer le sentiment de vulnérabilité face à la puissance des créatures monstrueuses. Contrairement aux jeux de plateforme, dans le survival horror, la vision d’un gameplay plus rigide qu’à l’accoutumée est tout à fait acceptable.
Outre faire face et survivre face à des monstres horribles, l’exploration est aussi un élément central dans le gameplay du survival horror. L’environnement est très important, car le joueur doit souvent prendre plaisir à en fouiller les moindres recoins pour survivre, en plus de jouer un rôle décisif dans l’atmosphère générale du jeu.
Niveau caméra, le gameplay des jeux d’horreur est traditionnellement à la vue à la première personne, ou la troisième personne pour une bonne immersion. Plus rarement, le point’n click est lui aussi toléré, et offre de bonnes surprises, nous pensons particulièrement à Invitationem de Julien Bartholini sortie dernièrement sur navigateur de site web.
Mais, ce qui fait le sel du gameplay de n’importe quel bon survival horror, ce sont les énigmes. Elles sont au centre de la progression du joueur, et sont le pont entre les éléments du décor et l’inventaire du joueur, qui est lui aussi un élément important du gameplay. C’est à partir de celui-ci que le joueur peut prendre connaissance des objets ramassés pour résoudre les différentes énigmes et casse-têtes.
Du jump scare, mais pas trop
La grande erreur de la plupart des jeux d’horreur bas de gamme est d’exploiter le jump scare comme point central de la peur au cours de l’aventure. Si bien sûr, faire preuve d’un peu de sadisme chez les développeurs à l’égard des joueurs dans le cadre du développement d’un survival horror, abuser du jump scare peut rapidement dégoûter et nuire au jeu dans son ensemble.
Car la peur, comme la difficulté, doit aussi se mesurer et être bien équilibrée dans le survival horror. Il faut laisser le temps au joueur de respirer à certains moments, nous pensons aux machines à écrire dans Resident Evil par exemple, de sorte à mieux appréhender les moments de frayeur par la suite. Les meilleurs jeux d’horreur sont bien ceux qui parviennent à faire presque oublier le jump scare, au profit de la place de l’environnement et d’enjeux psychologiques réellement effrayants.
Il existe à ce titre, des éléments beaucoup plus efficaces que le jump scare pour instaurer un climat de peur dans le survival horror. Par exemple, le fait de revenir sur ses pas après l’activation d’un élément, ou dans une période de temps éloigné, de nuit, miser sur le sentiment de solitude, ou l’attente de la rencontre plus que de la rencontre comme dans Alien Isolation, sont très efficaces. Créer le sentiment d’avoir peur d’avoir peur est beaucoup plus fin et puissant que les simples jumps scare.
Les différents types de survival horror
Nous avons détaillé les éléments qui constituent le survival horror, et l’importance qu’ils ont pour un jeu vidéo pour appartenir à ce registre. Cela n’a pas empêché le survival horror d’évoluer à travers le temps sur les différentes consoles jusqu’à définir de grandes influences dans son approche.
Le genre action horreur
Faire le pari d’une trame plus musclée qu’à la normale sans pour autant dénaturer l’aspect survie, voilà qui peut définir le genre action horreur. Popularisé par la sortie de l’excellentissime Resident Evil 4 en 2005 sur Gamecube et marqué au fer rouge par Dead Space en 2008, le survival horror affiche sans complexe des ennemis plus nombreux et des accès aux armes plus simples qu’à la moyenne sans pour autant tomber dans le simple jeu d’action. Le succès, est lui si important avec cette nouvelle approche du survival horror, que certains joueurs pensaient même comme l’avenir du genre !
Pour se faire, le genre action horreur conserve généralement un univers très travaillé autour de la thématique de l’horreur, ainsi que des énigmes, un indispensable, et bien que le personnage du joueur soit plus fort, il n’en reste pas moins vulnérable à certains moments. Il n’est pas rare non plus qu’une utilisation du gore soit plus forte dans ce type de jeu.
Je pense qu’à ce titre, il est difficile pour un joueur de ne pas penser à Verdugo ou U‑3 dans Resident Evil 4, obligeant à fuir au milieu d’une mission à l’avantage du joueur.
Le genre infiltration horreur
À l’opposé de l’action, le genre infiltration horreur est un grand classique du survival horror qui mise principalement sur l’aspect de la fuite et de l’exploration. La signature de l’infiltration horreur, réside en la présence d’êtres monstrueux ou surnaturels qui rôdent et guettent le joueur à chaque instant, alors forcés de fuir et se cacher pour survivre tout en étant obligés d’explorer un milieu hostile.
L’un des meilleurs exemples de ce type de jeux est sans aucun doute Alien Isolation, proprement terrifiant et mystique. Auprès du grand public, c’est Outlast et même Amnesia : The Dark Descent qui contribueront largement à populariser cet aspect du survival horror chez les studios indépendants.
Le genre horreur psychologique
Délicat équilibre entre infiltration, survie, et horreur, le genre horreur psychologique est comme il le laisse sous-entendre très doué pour instaurer la peur chez le joueur par des mécanismes psychologiques présents chez l’humain. Paranoïa, peur de l’ombre, et même la morale, sont quelques éléments de la longue liste des outils de peur du survival horror, qui joue sur la psychologie du joueur au premier plan.
Si l’ensemble du catalogue survival horror doit comporter une part de psychologie, celui de sa sous-catégorie psychologique met cet aspect parfois même au centre du gameplay, avec une jauge de santé mentale. Silent Hill fut hier l’un des précurseurs, et aujourd’hui de nombreux hits ont vu le jour comme Song of Horror et dernièrement, l’un des meilleurs représentants possibles, Visage.
L’évolution du survival horror dans les jeux vidéo
1982–1991 La genèse du survival horror
Nous sommes à l’avènement du jeu vidéo au début des années 80, et en même temps que le reste du marché, le survival horror commence doucement à émerger. Le genre n’est pas encore totalement défini et son offre encore limitée, si bien qu’il faudra attendre quelques années, et le développement du PC pour réellement profiter de vrais jeux d’horreur.
Si vous êtes curieux de voir à quoi ressemblait les premiers survival horror, il faudra regarder du côté du catalogue des catalogues de la Commodore 64 avec Evil Dead, de l’Atari 2600 avec Haunted House et même encore plus loin avec Monster Maze sur Sinclair ZX81 sortit en 1981, un véritable dinosaure considéré comme le tout premier jeu d’horreur.
1992–1999 La naissance des premières grandes licences
L’avènement du PC va considérablement favoriser le développement du survival horror, qui va se dévoiler sous sa vraie nature pour la première fois à partir des années 90′. La date de 1992 sera très importante, puisque c’est celle de la sortie de Alone in the Dark sur PC, l’un des premiers jeux de l’histoire à utiliser la 3D polygonale dans le survival horror. En outre, c’est aussi la grande mode des jeux FMV, et en termes d’horreur, de nombreux titres vont voir le jour comme Phantasmagoria ou The 7th Guest, qui sont aujourd’hui de vraies curiosités.
Mais surtout, impossible d’oublier la naissance des grandes licences de cette période qui feront office de précurseurs beaucoup plus aboutis sur des plateformes comme la PlayStation, qui donnera naissance en 1996, au tout premier Resident Evil. Un véritable évènement, duquel suivront d’autres grandes licences chez Sony comme Silent Hill, le regretté Dino Crisis, et même Shadow Man du côté de Nintendo et sa Nintendo 64.
2000–2010 La grande époque du survival horror
Le début des années 2000 marque pour beaucoup de joueurs l’âge d’or du jeu vidéo, et le survival horror n’est pas en reste. C’est un véritable florilège qui voit le jour, avec des jeux d’horreur mythiques grâce notamment à l’évolution technologique offerte par le trio de plateformes PC, Xbox, et PlayStation 2 et de nouvelles licences comme Penumbra, Forbidden Siren et le sous-côté Haunting Ground.
Plus encore, à partir de la seconde moitié des années 2000, les consoles Xbox 360 et PlayStation 3 vont faire naître des mastodontes de l’horreur avec Resident Evil 4, Dead Space, et des suites à succès. Beaucoup de joueurs vont commencer à découvrir ce type de jeux via ces plateformes.
2010–2020 La démocratisation du survival horror
Dès les années 2010, il est bien considéré que le genre survival horror est perçu comme un acteur majeur de l’industrie vidéoludique. De nouvelles licences AAA voient le jour avec l’arrivée des consoles modernes Xbox One, Nintendo Switch et PlayStation 4, Alien Isolation en tête, et permettant au passage à The Last of Us et The Evil Within de se payer un petit bond technologique.
Mais ce qui est particulièrement passionnant en cette période, est l’intérêt grandissant des développeurs indépendants pour le survival horror. Même si cette popularisation nécessite un tri. Il ressort régulièrement de cette liste un grand nombre de jeux de qualité tout à fait inventifs comme SOMA et Layers of Fear, mais bien d’autres encore dans une grande variété.
2020 et + L’évolution ?
La tendance générale est depuis quelques années dans le petit monde du survival horror, à la stagnation et aux nombreux remakes de Resident Evil, suites et reboot. Je pense que ce manque de renouvellement dans le contenu des jeux d’horreur n’est que temporaire et pour mieux préparer la relève.
Sans oublier les bonnes surprises du début de cette décennie, comme Visage, Scorn et même le petit dernier de Supermassive Games, The Quarry. PlayStation 5 et les Xbox Series n’en sont qu’à leurs balbutiements. The Callisto Protocol, Luna Abyss, Routine, promettent une ambiance folle et laissent entrevoir un nouveau niveau d’exigence technique côté AAA sur ces machines, et plus généralement, c’est aussi le principe des espaces liminaux qui réserve de biens bonnes surprises.
Il est aussi probable que nous voyons se populariser la réalité virtuelle, avec le Meta Quest 2 notamment, une technologie tout à propos pour le survival horror. S’il n’en est pas de même partout, pour les jeux d’horreur le meilleur est encore à venir.