Black Geyser: Couriers of Darkness

Black Geyser : Couriers of Darkness : notre test

Dernière mise à jour:
Black Geyser: Couriers of Darkness
Date de sortie
26 août 2021
Développeur
GrapeO­cean Technologies
Édi­teur
GrapeO­cean Tech­nolo­gies, V Publishing
Plates-formes
PC Microsoft Win­dows, mac OS
Caté­gories
Jeu vidéo de rôle, Jeu vidéo indépen­dant, RPG
Notre score
3

Un rpg dans la lignée de Baldur’s gate ?

S’il y a bien un CRPG que l’on avait envie de tester depuis longtemps sur Cul­ture Under­ground, c’est Black Geyser : Couri­ers of Dark­ness. Financé avec suc­cès par 3 467 con­tribu­teurs sur Kick­Starter en 2018, il s’in­spire des clas­siques du genre comme Bal­dur’s Gate, Nev­er­win­ter Nights, ou encore Icewind Dale. Si sur le papi­er Black Geyser reste extrême­ment promet­teur, tant en matière de game­play que de lore, qu’en est-il en réal­ité ? C’est ce que nous allons ten­ter de voir dans cet article.

Bienvenue dans un monde déchiré par la guerre civile et l’avidité

Black Geyser se déroule dans Yeren­gal, un monde vénal et cupi­de sous le joug du dieu Roth­gor qui sème la peur et la ter­reur chez les races mortelles. Si le peu­ple d’Isilmer­ald a pen­dant un temps con­nu une péri­ode de paix et de prospérité, la malé­dic­tion refait sur­face et une guerre civile sanglante se pré­pare entre la cap­i­tale Isil­bright et la riche ville minière de Deron-Guld.

Le héros incar­ne l’en­fant illégitime du lord Espen, employé comme servi­teur dans le domaine seigneur­ial. Un soir, la pro­priété de lord Espen est assiégée par son fils Ald­nar qui assas­sine froide­ment son père (et donc le vôtre) sous vos yeux…

Black Geyser : Couriers of Darkness
L’une de vos pre­mières mis­sions sera de servir du vin et de l’hy­dromel, en bon(ne) servant(e).

Votre mis­sion est la suiv­ante : réclamer votre titre de noblesse et par­tir à la décou­verte du roy­aume d’Isilmer­ald en ten­tant de sur­vivre dans un monde men­acé de guerre civile. Nour­rirez-vous l’a­vid­ité ou au con­traire insuf­flerez-vous un vent de générosité ? Pousserez-vous les deux cités à ren­tr­er en con­flit ou au con­traire ten­terez-vous de main­tenir un sem­blant de paix ? Ça, c’est à vous de voir !

Une grande liberté quant à la création du personnage

Création de personnage Black Geyser
Les pos­si­bil­ités de per­son­nal­i­sa­tion sont plus que généreuses.

D’emblée Black Geyser n’y va pas de main morte pour faire plaisir aux férus du genre. En effet, côté créa­tion de per­son­nage, on est plutôt bien servi : 5 races jouable (humain, nain, elfe, feldegug, ril­low), une dizaine de class­es une peu plus orig­i­nales que les stan­dards “guer­ri­er et mage”, des com­pé­tences pro­pres à chaque classe, inclu­ant des tal­ents pour exceller sur le champ de bataille, briller dans le craft de potions, ou régler les con­flits de manière diplomatique. 

Et si vous ne voulez pas trop vous pren­dre la tête, eh bien il suf­fit de piocher dans la liste des per­son­nages pré-faits du jeu, qui ont pour prin­ci­pal avan­tage d’être équili­brés, un point pas évi­dent à maîtris­er en mon­tant les car­ac­téris­tiques soi-même.

Une entrée en matière plutôt prometteuse

Dès les pre­mières min­utes de jeu, Black Geyser donne le ton et dévoile des qual­ités assez appré­ciées par la com­mu­nauté des fans de RPG. C’est-à-dire une his­toire creusée, des dia­logues longs et ver­beux, et la pos­si­bil­ité de faire des choix qui, d’après les promess­es faites par les développeurs, auront une con­séquence sur le dénoue­ment de votre quête. Un ensem­ble de qual­ité plutôt louable donc.

Black Geyser dialogue
D’un point de vue dia­logues et lore, Black Geyser ne vous décevra pas !

Mais avant de vous plonger dans l’aven­ture, vous aurez droit à un tuto­riel assez poussé, vous per­me­t­tant d’une part de vous famil­iaris­er avec l’in­ter­face de votre fiche de per­son­nage, et d’autre part d’as­sim­i­l­er les mécaniques du jeu. Vous décou­vrirez ain­si le sys­tème de com­bat en temps réel avec pos­si­bil­ité de pause, l’in­ven­taire de votre per­son­nage peu ergonomique au pas­sage –, le sys­tème de craft de potions assez dis­pens­able et un point assez impor­tant de game­play, l’avidité.

Inventaire Black Geyser
L’in­ven­taire n’est pas très pra­tique à utiliser…

Des choix à faire, en veux-tu, en voilà

Dans Black Geyser, il n’est pas réelle­ment ques­tion de bien ou de mal, mais plutôt de cupid­ité et de générosité.

Plus au fil de votre aven­ture vous serez gour­mand quant aux récom­pens­es de quête, porté sur le pil­lage de cof­fre ou de cadavre, nour­ri par un désir pro­fond de vous enrichir, plus les marchands aug­menteront leurs prix, plus il vous sera dif­fi­cile d’obtenir des réac­tions bien­veil­lantes des PNJ et plus vous crois­erez de hors-la-loi qui n’au­ront d’yeux que pour votre bourse. Une orig­i­nal­ité qui offre un cer­tain intérêt sup­plé­men­taire à Black Geyser Couri­ers of Dark­ness, mais aus­si une bonne rejoua­bil­ité.

Avidité Black Geyser
L’a­vid­ité, un des leit­mo­tivs de Black Geyser

Mais ce n’est pas tout. Out­re votre com­porte­ment de bon samar­i­tain ou non, vous serez amené tout au long de votre mis­sion à vous lancer dans des pour­par­lers. Et le résul­tat de ces négo­ci­a­tions sera très étroite­ment liées au des­tin du monde. Con­crète­ment dans Black Geyser, vos com­pé­tences en négo­ci­a­tion et en per­sua­sion seront un vrai plus – un peu à l’in­star de The Age of Deca­dence. Si vous appré­ciez les titres qui offrent une réelle plus-val­ue aux joueurs qui préfèrent la diplo­matie aux com­bats, bonne nou­velle vous serez servi !

Explorer Yerengal en groupe, c’est mieux

À la dif­férence des RPG où il est pos­si­ble de com­pléter la quête prin­ci­pale sans s’en­com­br­er de com­pagnons bavards, capricieux et un tan­ti­net gauch­es dans les com­bats, dans Black Geyser, il vous fau­dra néces­saire­ment savoir bien vous entour­er. D’une part, parce qu’il vous sera impos­si­ble de défaire vos enne­mis sans un bon guer­ri­er, un bon soigneur et un bon mage dans votre équipe – même en mode his­toire –, mais aus­si parce que les com­pagnons recruta­bles sont une énorme source de quêtes secondaires. 

Black Geyser
Les com­pagnons vous seront d’une aide pré­cieuse durant l’aventure.

Aus­si, toutes les com­pé­tences sont mis­es à con­tri­bu­tion dans le jeu. Si votre per­son­nage ne sait pas ouvrir de cof­fres, s’il ne se soigne pas ou s’il ne tanke pas, il vous sera très ardu d’a­vancer de manière effi­cace au fil de vos pérégrinations…

Lors de votre aven­ture, vous ren­con­tr­erez une bonne dizaine de com­pagnons recruta­bles et avec un peu de bon sens vous pour­rez com­pos­er un groupe équili­bré capa­ble de venir à bout des adver­saires les plus cori­aces. À not­er toute­fois que vous ne pou­vez en recruter que 4 à la fois. Pas de panique cepen­dant, vous pou­vez vous sépar­er tem­po­raire­ment d’un mem­bre du groupe, celui-ci vous atten­dra à l’auberge la plus proche. Aus­si, chaque com­pagnon donne une quête, et ces quêtes sont plutôt intéres­santes, fidèles à leurs “per­son­nal­ités” bien que toutes ne peu­vent être com­plétées, selon la com­po­si­tion de votre groupe.

Black Geyser compagnons
Le joueur peut mon­ter les com­pé­tences des com­pagnons à sa guise.

Toute­fois, les inter­ac­tions avec les com­pagnons restent assez lim­itées et bien qu’il soit pos­si­ble d’en­tamer des romances, ne vous atten­dez pas à un jeu de séduc­tion poussé comme dans Bal­dur’s Gate. Si “Geyser Noir” s’in­spire du jeu phare qui a créé l’é­moi chez plusieurs généra­tions de mem­bres, il ne le sur­passe pas, bien au contraire…

Des temps de chargement à la limite de l’acceptable

Pas­sons main­tenant au prin­ci­pal point noir de Black Geyser : les temps de charge­ment. Dès lors que vous ren­tr­erez dans un bâti­ment ou que vous chan­g­erez de carte, vous aurez droit à un écran de charge­ment dont la durée vous laisse le temps de pré­par­er un café, le boire et laver votre tasse… C’est pour dire. Et ce phénomène est omniprésent pas seule­ment lorsque vous décou­vrez un nou­veau lieu, mais tout le temps !

Un screen de chargement. Vous en verrez une belle collection.
Un screen de charge­ment. Vous en ver­rez une belle collection.

Or, le souci est qu’une bonne par­tie de la trame prin­ci­pale con­siste, entre deux moments rich­es en com­bats ou en dia­logues, à aller d’un point A à un point B puis de revenir au point A pour aller à un point C. Avec à chaque fois un screen de change­ment. Certes, le déplace­ment rapi­de entre les dif­férentes régions ajouté à une vitesse de jeu accrue per­met d’é­conomiser un peu de nerfs, mais mal­heureuse­ment reste loin d’être suff­isant pour faire pass­er la pilule.

Espérons que dans de prochaines mis­es à jour de développe­ment ce souci soit réglé…

Hélas, ce n’est pas le seul reproche que l’on puisse faire à Black Geyser…

Des bugs et des dialogues qui s’enchaînent mal

Si l’on peut par­don­ner quelques bugs aux jeux en ear­ly access, il est légitime d’être plus cri­tique dès lors qu’il s’ag­it d’une ver­sion dite com­plète… Eh bien dans Black Geyser, il y en a des bugs, et pas qu’un peu. Déjà, le jeu plante de temps à autre durant ces fameux écrans de change­ment. Ensuite, le pathfind­ing du per­son­nage prin­ci­pal, des com­pagnons et des PNJ reste assez critiquable. 

Durant les com­bats, vous aurez tout le mal du monde à con­trôler tout ce beau monde et à veiller qu’ils tapent bien votre cible. Sans par­ler de la barre des sorts qui vous deman­dera une bonne dex­térité pour être cor­recte­ment maniée – OK dans Bal­dur’s Gate, il y avait déjà le même souci. 

Black Geyser
Pour les com­bats, Black Geyser aurait pu mieux faire…

Vous pour­rez aus­si les observ­er religieuse­ment courir dans tous les sens… Il y a aus­si l’en­chaîne­ment des lignes de dia­logues qui fait défaut et qui ne tient absol­u­ment pas compte de la réponse choisie par vos soins, plus dif­fi­cile­ment accept­able. Cer­taines quêtes sec­ondaires égale­ment font totale­ment abstrac­tion des choix pris par le joueur ou saut­ent une par­tie de l’intrigue…

Ajouté à cela un inven­taire dif­fi­cile à manier, un sys­tème de craft bon unique­ment pour faire de la déco­ra­tion, quelques longueurs dans un titre qui fait à peine une quin­zaine d’heure de durée de vie et une fin qui “laisse sur sa faim”, mal­heureuse­ment, on est, hélas, loin de la pépite espérée !

Black Geyser : Couri­ers of Dark­ness a été testé grâce à une clef envoyée par les développeurs.

Black Geyser: Couriers of Darkness
Black Geyser : Couri­ers of Dark­ness : Notre avis
Pour con­clure
Black Geyser reste un pro­duit dif­fi­cile­ment qual­i­fi­able comme fini, même si la base était plus que promet­teuse. Certes le titre a ce par­fum de nos­tal­gie d’un bon cRPG avec vue isométrique, mais face au renou­veau des RPG à l’an­ci­enne et aux très bonnes pépites que l’on peut déjà trou­ver sur le marché, il faut bien plus qu’un peu de bonne “nos­tal­gie” pour faire d’un jeu un véri­ta­ble coup de cœur !
Note des lecteurs0 Note
Les +
Rpg assez ver­beux qui plaira aux férus du genre,
Bonne quan­tité de lieux à décou­vrir et de quêtes secondaires,
Ver­sion en langue française plutôt réussie,
Grande pos­si­bil­ité de per­son­nal­i­sa­tion pour son personnage,
Sys­tème d’a­vid­ité et de cupid­ité ajoutant un peu d’o­rig­i­nal­ité à l’univers,
Plusieurs fins dif­férentes et rejoua­bil­ité correcte.
Les -
Sys­tème de craft pas très utile,
Ergonomie de l’in­ven­taire lais­sant à désirer,
Temps de charge­ment beau­coup trop longs,
Com­pagnons sans trop de charisme,
Quêtes qui ne s’en­chaî­nent pas tou­jours bien,
Manque général de profondeur.
3