Invitationem
Peut-être devrions-nous commencer par citer le développeur lui-même lorsqu’il présente Invitationem : “Un gameplay et une histoire simple, inspirée des codes du cinéma d’horreur classique et de ses stéréotypes”. Vous l’aurez compris, Invitationem ne va pas faire dans l’originalité. C’est un jeu navigateur gratuit, que vous pouvez découvrir très simplement sur sa page officielle.
Nous voilà donc retournés au début des années 90′, par une nuit très noire, au volant d’une voiture, au beau milieu d’une forêt. Il pleut à torrents. Soudain, la panne. Le décor est planté, et la première aide que vous allez trouver, c’est ce manoir au bout du chemin derrière sa grille en fer forgé. Si vous ne vous lassez pas de ces histoires de fantômes et des lieux, à priori, abandonnés, le titre va vous servir.
Il n’y avait vraiment aucun autre endroit où demander de l’aide ?
Invitationem, une expérience horrifique minimaliste très soignée
Comme dans tout point’n’click ne vous attendez pas à une révolution technique en termes de Gameplay. Invitationem est tout ce qu’il y a de plus basique sur ce point, aucun menu, un simple curseur pour naviguer entre chaque scène, activer des mécanismes et résoudre des énigmes, et le tour est joué. C’est avant tout pour sa mise en scène que brille Invitationem, avec ses décors soignés et son aventure simple, mais captivante.
Vous voilà coincé dans ce manoir, qui semble avoir quelques petits problèmes
Graphiquement, c’est une réussite : il se dégage un bon malaise dans toutes les pièces de la maison, nous sentons qu’un véritable soin y a été apporté. Les textures sont belles, et l’ambiance sonore très réussie. Bruitages et musiques interviennent à point nommé et participent à la tension constante du titre.
Si tous les décors sont statiques, une caméra flottante parvient à vitaliser une navigation au curseur. Cette maîtrise dans la réalisation nous fait vite oublier le caractère très classique du scénario.
D’un point de vue de l’ambiance aussi, c’est une franche réussite. Invitationem est un jeu immersif et l’on prend plaisir tant à découvrir l’énigme que cache chaque pièce, que d’explorer chaque recoin de cette vieille demeure pour le moins curieuse.
Cerise sur le gâteau, nous avons même le droit à quelques animations de temps à autre pour souligner les temps forts de l’exploration de la sinistre demeure.
Une peur bien maîtrisée
Faire bien avec peu de moyens, c’est le pari réussi pour Julien Bartholini. Le titre n’excède pas la demi-heure en termes de durée de vie, mais ne souffre d’aucun temps mort. Faire moins, mais mieux, voilà qui nous plaît.
Invitationem ne tombe pas dans le piège de la surenchère et en dehors de deux scares jump plutôt sympas, tout est affaire de psychologie. Qu’y a‑t-il au bout de ce couloir ? Ce bruit est-il normal ? Que cache le rideau de douche ? Suite logique, Invitationem use et abuse aussi de certains gimmicks très courants dans le monde des jeux d’horreur, comme le dictaphone, la maison prison, la confusion spatio-temporelle, ou les tableaux hantés. Encore une fois, la réalisation réussie nous fait bien vite oublier le côté “déjà vu”.
Un classique dans le jeu d’horreur, l’entrée est maintenant condamnée
Les énigmes sont aussi plutôt bien réalisées, bien qu’un peu trop simples à notre goût. Vous devrez donc parvenir à ouvrir quelques coffres-forts, décrypter quelques formules et chercher quelques clés. Ici, la courte durée du titre ne permettait pas non plus de développer davantage cet aspect. Si les point’n’click ne sont pas reconnus pour être des pointures en termes de re-jouabilité, Invitationem ne déroge pas à la règle non plus, bien que vous puissiez vous amuser à chercher quelques secrets au cours d’une seconde partie.
Les énigmes sont plutôt simples
Si la fin est très suggestive et plutôt réussie aussi, difficile de ne pas espérer une nouvelle aventure du même acabit mais dans un autre ordre de grandeur. Un scénario un peu plus poussé, plus d’énigmes, mais avec cette simplicité et cette accessibilité ! Qui plus est, Invitationem est jouable via un simple navigateur. Alors, si vous avez aimé autant que nous ce petit jeu, partagez-le à vos contacts qui aiment les jeux d’horreur ! Ou pas, d’ailleurs.
Sans abuser des scare jump, la peur s’installe naturellement dans le titre en jouant sur notre paranoïa.