Encased : A Sci-Fi Post-Apocalyptic RPG
Face au renouveau du rpg old-school, les projets ambitieux financés par les férus du genre sur Kickstarter ne manquent pas. Après s’être essayés à Atom RPG, un Fallout post apocalyptique à la soviétique, il aurait été dommage de ne pas donner une chance à Encased, un titre, lui aussi, développé par un studio russe Dark Crystal Games. Le contexte de l’histoire est le suivant : nous sommes dans une version alternative des années 1970, un gigantesque dôme, découvert de ça il y a quelques années, fait la curiosité des équipes scientifiques. Il abrite des reliques puissantes, un ensemble d’anomalies, et chacun est libre de venir participer aux études, à condition de s’engager à ne jamais quitter le dôme. Vous êtes l’une de ces recrues et êtes à dix mille lieues de vous imaginer ce qui vous attend…
Encased RPG, un jeu qui régale durant la création du personnage




Encased permet de créer un personnage à sa sauce !
Si vous faites partie de ces personnes qui aiment consacrer une heure entière à la création de votre personnage : bonne nouvelle avec Encased, vous en aurez pour votre argent ! Après avoir choisi le niveau de difficulté dans lequel vous voulez profiter de votre aventure : histoire, voyage, classique ou tactique, vous vous retrouvez devant une feuille plus que complète. Déjà, il vous faut choisir une classe parmi les cinq divisions disponibles dans la Corporation CRONUS : la division ébène, ambre, ivoire, azur ou argent. Selon vos attributs, vous serez amené à jouer un personnage plus ou moins bourrin voire diplomate si le cœur vous en dit. Un début qui semble prometteur ! Outre la classe, vous pouvez donner un “trait” à votre personnage qui, s’il vous offre des avantages, vous donne également des inconvénients. À vous de soupeser le pour et le contre. Sans oublier les aptitudes de combat et les utilitaires qui vous permettront le long du jeu de réparer une arme, pirater un ordinateur, crocheter une serrure et même conduire un véhicule, une statistique fort utile – ou pas, et nous le verrons plus tard dans ce test – sachant que vous serez amené à parcourir des dizaines et des dizaines de kilomètres durant votre aventure dans Encased.
Encased : un jeu qui souffre de son modèle open-world ?
Vous voilà fin prêt à partir à la découverte des mystères présents sous le dôme. Mais avant de vous laisser prendre votre envol, vous aurez l’occasion de vous familiariser avec les différents éléments du gameplay durant votre visite à la station Concorde. Après avoir intégré les différentes tactiques de combat, les rudiments du crochetage et autres subtilités, vos guides attireront votre attention sur l’importance de votre scanner. Il vous permet d’analyser les reliques – une technologie des précurseurs –, les anomalies – des sortes de champ magnétiques ou radioactifs –, mais aussi les cadavres des différents membres de la Corporation CRONUS dont vous faites partie. Si vous vous frottez les mains à la vue d’une telle richesse de contenu, autant être honnête, ces quelques particularités de l’univers dystopique d’Encased ne sont là que pour meubler la sensation de vide. Si les reliques peuvent sensiblement améliorer vos personnages ou vous être utile dans certaines quêtes, les anomalies ne font qu’office de décor. Quant au scan des cadavres, il s’agit essentiellement de récolter des points à échanger contre des médicaments ou des traitements anti-radiations.




Le jeu propose une quarantaine de lieux à explorer ce qui est largement généreux.
Et cette sensation de vide, vous la retrouverez tout au long de votre périple sous le dôme. Une fois le tutoriel complété, vous êtes propulsé dans la première quête qui consiste à vous rendre à la station Magellan qui ne donne plus de signe de vie depuis plusieurs jours. Lorsque vous aurez résolu cette première mission et que vous aurez été confronté une première fois au puissant Maelström qui menace l’intégrité du dôme, vous aurez débloqué quasiment l’entièreté de la carte, composée de lieux majeurs comme la base de chaque faction – que vous pourrez servir ou desservir ce qui influencera la fin du jeu –, mais aussi de lieux mineurs. Parfois, il s’agit d’une zone de quêtes secondaires – pour la plupart du temps survolée –, parfois simplement d’une curiosité, fondamentalement sans intérêt.
C’est d’ailleurs le principal reproche que l’on peut faire à Encased. Cette volonté de bien faire et de proposer beaucoup de choses, mais sans prendre la peine de les creuser, à l’instar d’un maître de jeu qui abuse un peu trop de décors. Ajouté à cela les quelques rencontres aléatoires, bonnes ou mauvaises, que vous ferez soit pour vous fournir en matériel (marchand d’armes, de médicaments, de nourriture) soit au cours desquels il vous faudra sauver votre peau, votre aventure risque vite d’être plus que répétitive.




Le jeu est aussi ponctué de rêves ou d’événements aléatoires qui n’ont pas d’intérêt si ce n’est de mettre dans l’ambiance.
En revanche, si vous faites partie de ces personnes qui adorent explorer chaque recoin à la recherche d’un secret, Encased vous gâtera. Certaines zones du désert doivent être explorées minutieusement – la touche “alt de votre clavier” attirant votre attention sur les caisses, coffres, sacs, boîtes, cadavres et autres festivités à fouiller – si vous voulez débloquer tous les succès Steam et vous vanter d’avoir fini le jeu à 100 %. Difficile de compter le nombre de contenants ouverts durant la partie, certaines cartes en recensant plusieurs centaines… Il y a même une quête secondaire qui consiste à ramasser les insignes des membres de la Corporation CRONUS de l’expédition Altas. Pour toutes les réunir, il vous faudra fouiller de fond en comble l’ensemble des lieux explorables et il y en a une quarantaine, tout en surveillant la jauge faim/soif/sommeil de votre personnage.
Un jeu qui manque cruellement de profondeur malgré un univers original




Clara Morgan…? Comme l’actrice ? Haha
Outre la sensation de vide, Encased manque cruellement d’inspiration. Si la quête principale tient plutôt en haleine, à condition que l’on apprécie être “l’élu” au-devant de la scène, les quêtes secondaires n’ont franchement pas grand intérêt. Dénicher la jambe d’un vieillard au fin fond d’un marais, sauver un acteur alcoolique prisonnier de son plateau de tournage, profaner des tombes dans un cimetière radio-actif sous le regard je-m’en-foutiste du gardien… La narration et les dialogues n’ont pas non plus de quoi casser trois pattes à un canard. Si vous êtes féru d’humour, passez votre chemin !
Les idées ne manquent pas et l’univers fait son travail. Mais, il faut l’avouer, mais comme aucun personnage secondaire n’a ni de cachet ni de personnalité, difficile d’être séduit par son expérience de jeu. Qui plus est, le journal de quête est assez peu intuitif et il faut parfois s’y reprendre à plusieurs reprises afin de déterminer dans quelle direction tracer sa route ou user votre mémoire ! Si l’absence de marqueur de quête est une bonne chose, plus de clarté dans les objectifs aurait été bienvenue.




Chaque zone dispose de sa mini-map ce qui est plutôt pratique pour se repérer
Autre point essentiel, Encased vous offre la possibilité de vous allier à telle ou telle faction parmi les 6 (le Nouveau Comité, l’Église du Maëlsrom, Carmine Heights, les Phalanges, les Loufs, la Zone du Pique-Nique), vos décisions ayant une influence sur la fin du jeu. Mais vous serez vite tenté de faire le minimum vital sans trop vous impliquer simplement pour avancer dans l’histoire. Idem pour les 6 compagnons recrutables – seuls deux peuvent vous suivre à la fois – qui n’ont absolument aucune conversation et qui, bien qu’étant utiles au combat, sont de véritables taches lorsqu’il s’agit de rester près de vous. Vous passerez donc de longues minutes à la réunir afin de quitter une zone, mais aussi pour les réintégrer à votre équipe une fois un chapitre du jeu terminé.
Sans compter les quelques “arnaques” du jeu. Vous avez maximisé votre compétence en pilotage espérant conduire un super bolide pour vous épargner les allers-retours d’un bout à l’autre de la carte ? Mauvaise nouvelle, il n’y a AUCUN véhicule pilotable dans Encased, si ce n’est le train Ursula que vous pouvez débloquer, mais qui ne nécessite pas de compétences particulières pour être conduit. Si ça, ce n’est pas du foutage de gueule…
Des combats, en veux-tu, en voilà




Encased vous fait affronter tout un tas de bestioles radioactives et pas franchement aimables.
Si Encased est un titre bourré de défauts, le système de combat, en revanche, ne laisse pas sur sa faim. Les affrontements sont d’ailleurs un bon moyen de profiter de la bande-son qui est franchement pas mal. Bien qu’il soit impossible de jongler avec le décor, si ce n’est tirer dans des barils de pétrole, si tant est que l’on aime la bagarre, les affrontements seront presque une partie de plaisir. Les ennemis sont la plupart du temps de gros sacs à PV, il faudra donc faire le plein de médicaments et autres boosters moyennement légaux – la drogue est légion dans Encased, et surtout fabriquer un tas de munitions – elles sont plutôt rares dans le jeu – pour espérer survivre aux rencontres.
Côté armes, vous avez l’embarras du choix et selon vos compétences, vous pouvez les upgrader sans trop de limites. Si vous aimez l’action et préférez les combats rapides, la touche “maj” du clavier vous permettra de pallier la lenteur du tour par tour. Au front, vos compagnons seront de précieux alliés et surtout, vous pourrez améliorer leurs équipements afin de les rendre encore plus efficients. Et si vous faites partie de ces gens qui préfèrent la diplomatie ou la fuite, à condition d’avoir monté les bonnes compétences, vous vous épargnerez la plupart des rencontres. Reste aussi la possibilité de contourner les ennemis par le côté, finalement vous ne louperez pas grand-chose…




Les petits tours dans le cœur du Maelström reflètent fidèlement ce que le joueur peut ressentir durant sa partie…
Encased : A Sci-Fi Post-Apocalyptic RPG aurait eu toutes les cartes en main pour figurer dans le top des RPG old-school auxquels il faut avoir joué avant de mourir, mais malheureusement l’expérience de jeu générale reste assez plate et sans originalité. Tout au long de la partie, on a l’impression que les développeurs ont voulu créer un jeu open world dans un monde de science-fiction, avec une infinité de possibilités, à tel point que la plupart des fonctionnalités/talents sont tout bonnement inutiles. Si un néophyte du genre y trouvera peut-être chaussure à son pied, les amateurs de Fallout 1, Wasteland, Atom RPG ou autres titres du même acabit n’y verront qu’une pâle copie, loin de tenir toutes ses promesses.



