Encased : notre test

Dernière mise à jour:
Date de sortie
26 sep­tem­bre 2019
Développeur
Dark Crys­tal Games
Édi­teur
Prime Mat­ter, Black Tow­er Enter­tain­ment, Koch Media
Plates-formes
PlaySta­tion 4, Microsoft Win­dows, Lin­ux, Mac OS, Nin­ten­do Switch, Xbox One
Caté­gories
jeu de rôle, RPG, jeu vidéo indépen­dant, jeu de rôle tactique
Notre score
3

Face au renou­veau du rpg old-school, les pro­jets ambitieux financés par les férus du genre sur Kick­starter ne man­quent pas. Après s’être essayés à Atom RPG, un Fall­out post apoc­a­lyp­tique à la sovié­tique, il aurait été dom­mage de ne pas don­ner une chance à Encased, un titre, lui aus­si, dévelop­pé par un stu­dio russe Dark Crys­tal Games. Le con­texte de l’his­toire est le suiv­ant : nous sommes dans une ver­sion alter­na­tive des années 1970, un gigan­tesque dôme, décou­vert de ça il y a quelques années, fait la curiosité des équipes sci­en­tifiques. Il abrite des reliques puis­santes, un ensem­ble d’anom­alies, et cha­cun est libre de venir par­ticiper aux études, à con­di­tion de s’en­gager à ne jamais quit­ter le dôme. Vous êtes l’une de ces recrues et êtes à dix mille lieues de vous imag­in­er ce qui vous attend… 

Encased RPG, un jeu qui régale durant la création du personnage

Encased per­met de créer un per­son­nage à sa sauce !

Si vous faites par­tie de ces per­son­nes qui aiment con­sacr­er une heure entière à la créa­tion de votre per­son­nage : bonne nou­velle avec Encased, vous en aurez pour votre argent ! Après avoir choisi le niveau de dif­fi­culté dans lequel vous voulez prof­iter de votre aven­ture : his­toire, voy­age, clas­sique ou tac­tique, vous vous retrou­vez devant une feuille plus que com­plète. Déjà, il vous faut choisir une classe par­mi les cinq divi­sions disponibles dans la Cor­po­ra­tion CRONUS : la divi­sion ébène, ambre, ivoire, azur ou argent. Selon vos attrib­uts, vous serez amené à jouer un per­son­nage plus ou moins bour­rin voire diplo­mate si le cœur vous en dit. Un début qui sem­ble promet­teur ! Out­re la classe, vous pou­vez don­ner un “trait” à votre per­son­nage qui, s’il vous offre des avan­tages, vous donne égale­ment des incon­vénients. À vous de soupeser le pour et le con­tre. Sans oubli­er les apti­tudes de com­bat et les util­i­taires qui vous per­me­t­tront le long du jeu de répar­er une arme, pirater un ordi­na­teur, cro­cheter une ser­rure et même con­duire un véhicule, une sta­tis­tique fort utile – ou pas, et nous le ver­rons plus tard dans ce test – sachant que vous serez amené à par­courir des dizaines et des dizaines de kilo­mètres durant votre aven­ture dans Encased.

Encased : un jeu qui souffre de son modèle open-world ?

Vous voilà fin prêt à par­tir à la décou­verte des mys­tères présents sous le dôme. Mais avant de vous laiss­er pren­dre votre envol, vous aurez l’oc­ca­sion de vous famil­iaris­er avec les dif­férents élé­ments du game­play durant votre vis­ite à la sta­tion Con­corde. Après avoir inté­gré les dif­férentes tac­tiques de com­bat, les rudi­ments du cro­chetage et autres sub­til­ités, vos guides attireront votre atten­tion sur l’im­por­tance de votre scan­ner. Il vous per­met d’analyser les reliques – une tech­nolo­gie des précurseurs –, les anom­alies – des sortes de champ mag­né­tiques ou radioac­t­ifs –, mais aus­si les cadavres des dif­férents mem­bres de la Cor­po­ra­tion CRONUS dont vous faites par­tie. Si vous vous frot­tez les mains à la vue d’une telle richesse de con­tenu, autant être hon­nête, ces quelques par­tic­u­lar­ités de l’u­nivers dystopique d’En­cased ne sont là que pour meubler la sen­sa­tion de vide. Si les reliques peu­vent sen­si­ble­ment amélior­er vos per­son­nages ou vous être utile dans cer­taines quêtes, les anom­alies ne font qu’of­fice de décor. Quant au scan des cadavres, il s’ag­it essen­tielle­ment de récolter des points à échang­er con­tre des médica­ments ou des traite­ments anti-radiations.

Le jeu pro­pose une quar­an­taine de lieux à explor­er ce qui est large­ment généreux.

Et cette sen­sa­tion de vide, vous la retrou­verez tout au long de votre périple sous le dôme. Une fois le tuto­riel com­plété, vous êtes propul­sé dans la pre­mière quête qui con­siste à vous ren­dre à la sta­tion Mag­el­lan qui ne donne plus de signe de vie depuis plusieurs jours. Lorsque vous aurez résolu cette pre­mière mis­sion et que vous aurez été con­fron­té une pre­mière fois au puis­sant Mael­ström qui men­ace l’in­tégrité du dôme, vous aurez déblo­qué qua­si­ment l’en­tièreté de la carte, com­posée de lieux majeurs comme la base de chaque fac­tion – que vous pour­rez servir ou desservir ce qui influ­encera la fin du jeu –, mais aus­si de lieux mineurs. Par­fois, il s’ag­it d’une zone de quêtes sec­ondaires – pour la plu­part du temps sur­volée –, par­fois sim­ple­ment d’une curiosité, fon­da­men­tale­ment sans intérêt. 

C’est d’ailleurs le prin­ci­pal reproche que l’on peut faire à Encased. Cette volon­té de bien faire et de pro­pos­er beau­coup de choses, mais sans pren­dre la peine de les creuser, à l’in­star d’un maître de jeu qui abuse un peu trop de décors. Ajouté à cela les quelques ren­con­tres aléa­toires, bonnes ou mau­vais­es, que vous fer­ez soit pour vous fournir en matériel (marc­hand d’armes, de médica­ments, de nour­ri­t­ure) soit au cours desquels il vous fau­dra sauver votre peau, votre aven­ture risque vite d’être plus que répétitive. 

Le jeu est aus­si ponc­tué de rêves ou d’événe­ments aléa­toires qui n’ont pas d’in­térêt si ce n’est de met­tre dans l’ambiance.

En revanche, si vous faites par­tie de ces per­son­nes qui adorent explor­er chaque recoin à la recherche d’un secret, Encased vous gâtera. Cer­taines zones du désert doivent être explorées minu­tieuse­ment – la touche “alt de votre clavier” atti­rant votre atten­tion sur les caiss­es, cof­fres, sacs, boîtes, cadavres et autres fes­tiv­ités à fouiller – si vous voulez déblo­quer tous les suc­cès Steam et vous van­ter d’avoir fini le jeu à 100 %. Dif­fi­cile de compter le nom­bre de con­tenants ouverts durant la par­tie, cer­taines cartes en recen­sant plusieurs cen­taines… Il y a même une quête sec­ondaire qui con­siste à ramass­er les insignes des mem­bres de la Cor­po­ra­tion CRONUS de l’ex­pédi­tion Altas. Pour toutes les réu­nir, il vous fau­dra fouiller de fond en comble l’ensem­ble des lieux explorables et il y en a une quar­an­taine, tout en sur­veil­lant la jauge faim/soif/sommeil de votre personnage.

Un jeu qui manque cruellement de profondeur malgré un univers original

Clara Mor­gan…? Comme l’ac­trice ? Haha

Out­re la sen­sa­tion de vide, Encased manque cru­elle­ment d’in­spi­ra­tion. Si la quête prin­ci­pale tient plutôt en haleine, à con­di­tion que l’on appré­cie être “l’élu” au-devant de la scène, les quêtes sec­ondaires n’ont franche­ment pas grand intérêt. Dénich­er la jambe d’un vieil­lard au fin fond d’un marais, sauver un acteur alcoolique pris­on­nier de son plateau de tour­nage, pro­fan­er des tombes dans un cimetière radio-act­if sous le regard je-m’en-foutiste du gar­di­en… La nar­ra­tion et les dia­logues n’ont pas non plus de quoi cass­er trois pattes à un canard. Si vous êtes féru d’hu­mour, passez votre chemin !

Les idées ne man­quent pas et l’u­nivers fait son tra­vail. Mais, il faut l’avouer, mais comme aucun per­son­nage sec­ondaire n’a ni de cachet ni de per­son­nal­ité, dif­fi­cile d’être séduit par son expéri­ence de jeu. Qui plus est, le jour­nal de quête est assez peu intu­itif et il faut par­fois s’y repren­dre à plusieurs repris­es afin de déter­min­er dans quelle direc­tion trac­er sa route ou user votre mémoire ! Si l’ab­sence de mar­queur de quête est une bonne chose, plus de clarté dans les objec­tifs aurait été bienvenue.

Chaque zone dis­pose de sa mini-map ce qui est plutôt pra­tique pour se repérer

Autre point essen­tiel, Encased vous offre la pos­si­bil­ité de vous alli­er à telle ou telle fac­tion par­mi les 6 (le Nou­veau Comité, l’Église du Maël­srom, Carmine Heights, les Pha­langes, les Loufs, la Zone du Pique-Nique), vos déci­sions ayant une influ­ence sur la fin du jeu. Mais vous serez vite ten­té de faire le min­i­mum vital sans trop vous impli­quer sim­ple­ment pour avancer dans l’his­toire. Idem pour les 6 com­pagnons recruta­bles – seuls deux peu­vent vous suiv­re à la fois – qui n’ont absol­u­ment aucune con­ver­sa­tion et qui, bien qu’é­tant utiles au com­bat, sont de véri­ta­bles tach­es lorsqu’il s’ag­it de rester près de vous. Vous passerez donc de longues min­utes à la réu­nir afin de quit­ter une zone, mais aus­si pour les réin­té­gr­er à votre équipe une fois un chapitre du jeu ter­miné.

Sans compter les quelques “arnaques” du jeu. Vous avez max­imisé votre com­pé­tence en pilotage espérant con­duire un super bolide pour vous épargn­er les allers-retours d’un bout à l’autre de la carte ? Mau­vaise nou­velle, il n’y a AUCUN véhicule pilotable dans Encased, si ce n’est le train Ursu­la que vous pou­vez déblo­quer, mais qui ne néces­site pas de com­pé­tences par­ti­c­ulières pour être con­duit. Si ça, ce n’est pas du foutage de gueule…

Des combats, en veux-tu, en voilà

système de combat encased

Encased vous fait affron­ter tout un tas de besti­oles radioac­tives et pas franche­ment aimables.

Si Encased est un titre bour­ré de défauts, le sys­tème de com­bat, en revanche, ne laisse pas sur sa faim. Les affron­te­ments sont d’ailleurs un bon moyen de prof­iter de la bande-son qui est franche­ment pas mal. Bien qu’il soit impos­si­ble de jon­gler avec le décor, si ce n’est tir­er dans des bar­ils de pét­role, si tant est que l’on aime la bagarre, les affron­te­ments seront presque une par­tie de plaisir. Les enne­mis sont la plu­part du temps de gros sacs à PV, il fau­dra donc faire le plein de médica­ments et autres boost­ers moyen­nement légaux – la drogue est légion dans Encased, et surtout fab­ri­quer un tas de muni­tions – elles sont plutôt rares dans le jeu – pour espér­er sur­vivre aux rencontres.

Côté armes, vous avez l’embarras du choix et selon vos com­pé­tences, vous pou­vez les upgrad­er sans trop de lim­ites. Si vous aimez l’ac­tion et préférez les com­bats rapi­des, la touche “maj” du clavier vous per­me­t­tra de pal­li­er la lenteur du tour par tour. Au front, vos com­pagnons seront de pré­cieux alliés et surtout, vous pour­rez amélior­er leurs équipements afin de les ren­dre encore plus effi­cients. Et si vous faites par­tie de ces gens qui préfèrent la diplo­matie ou la fuite, à con­di­tion d’avoir mon­té les bonnes com­pé­tences, vous vous épargnerez la plu­part des ren­con­tres. Reste aus­si la pos­si­bil­ité de con­tourn­er les enne­mis par le côté, finale­ment vous ne louperez pas grand-chose…

Les petits tours dans le cœur du Mael­ström reflè­tent fidèle­ment ce que le joueur peut ressen­tir durant sa partie…

Encased : A Sci-Fi Post-Apoc­a­lyp­tic RPG aurait eu toutes les cartes en main pour fig­ur­er dans le top des RPG old-school aux­quels il faut avoir joué avant de mourir, mais mal­heureuse­ment l’ex­péri­ence de jeu générale reste assez plate et sans orig­i­nal­ité. Tout au long de la par­tie, on a l’im­pres­sion que les développeurs ont voulu créer un jeu open world dans un monde de sci­ence-fic­tion, avec une infinité de pos­si­bil­ités, à tel point que la plu­part des fonctionnalités/talents sont tout bon­nement inutiles. Si un néo­phyte du genre y trou­vera peut-être chaus­sure à son pied, les ama­teurs de Fall­out 1, Waste­land, Atom RPG ou autres titres du même acabit n’y ver­ront qu’une pâle copie, loin de tenir toutes ses promesses.

Encased a été testé grâce à une clef envoyée par Dark Crys­tal Games, en dehors de la ver­sion en accès anticipée.
Encased : A Sci-Fi Post-Apoc­a­lyp­tic RPG : Notre avis
Pour con­clure
Un RPG avec un game­play au fort poten­tiel, mais man­quant cru­elle­ment d’originalité en matière de back­ground. Néan­moins, si on veut pass­er le temps dans un univers post apo, pourquoi pas…
Note des lecteurs0 Note
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Les +
L’ambiance RPG old-school au ren­dez-vous et la pos­si­bil­ité de résoudre une quête de plusieurs manières.
Un bon nom­bre de zones à explor­er et de secrets à décou­vrir, par­fait pour ceux qui aiment saign­er un jeu dans sa totalité.
Une rel­a­tive bonne rejoua­bil­ité qui per­met de déblo­quer au total 14 fins différentes.
Une durée de vie plutôt généreuse : il faut compter une ving­taine d’heures pour finir la quête principale.
Un sys­tème de com­bat plutôt cor­rect, à con­di­tion de press­er la touche “maj” pour l’accélérer.
La capac­ité de créer un per­son­nage à sa sauce de A à Z, avec dif­férentes sta­tis­tiques très utiles…
Les +
Le fait de devoir se far­cir par­fois 3 ou 4 maps pour sor­tir de telle ou telle zone, sans rac­cour­ci possible.
Les ren­con­tres aléa­toires évita­bles même sans com­pé­tences particulières.
La recherche des reliques et l’analyse des anom­alies qui meublent le jeu plutôt que faire réelle­ment par­tie du gameplay.
Un back­ground qui laisse sur sa faim avec beau­coup d’histoires par­al­lèles peu creusées.
Peu ou pas de per­son­nages sec­ondaires mar­quants sans oubli­er la fadesse des compagnons.
Le pathfind­ing du per­son­nage un peu codé avec les pieds.
Une tra­duc­tion française, pas à 100 % complète.
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