Vampire The Masquerade : Bloodlines

Vampire The Masquerade : Bloodlines : notre test

Dernière mise à jour:
Vampire The Masquerade : Bloodlines
Date de sortie
16 novem­bre 2004
Développeur
(✝)Troï­ka Games
Édi­teur
Activi­sion
Plates-formes
Microsoft Win­dows
Caté­gories
Action-RPG, jeu de rôle
Notre score
5

Après Arcanum : de Steam­works et Mag­ick Obscu­ra, écoulé à près de 235 000 exem­plaires et qui fait par­tie des RPG aux­quels il faut avoir joué avant de mourir, suivi du Tem­ple du Mal élé­men­taire qui a tout de même réu­ni 130 000 adeptes, aujourd’hui nous allons nous intéress­er à l’ultime créa­tion de feu Troï­ka Games : Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines. À l’époque, seules 70 000 copies avaient été vendues…

Inspiré au même titre que son prédécesseur Vam­pire : La Mas­ca­rade – Rédemp­tion, du jeu de rôle papi­er White Wolf, Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines a su tout de même con­va­in­cre la com­mu­nauté lors de son réu­pload sur Steam. Si un remake était prévu sous forme de MMORPG, les développeurs tra­vail­lant sur le pro­jet se sont mal­heureuse­ment heurtés aux droits d’auteur, ain­si le titre n’est jamais paru. 

Aujourd’hui, les fana­tiques de la licence trépig­nent d’impatience puisqu’un sec­ond volet est à paraître pour l’année 2021. 

Mais comme il reste encore quelques mois à atten­dre, (Édit : nous sommes en 2023, et le sec­ond volet se fait tou­jours aus­si désir­er…) Cul­ture Under­ground a voulu réveiller en vous la part de nos­tal­gie qui som­meille et tit­iller les voca­tions en tes­tant le très culte Vam­pire The Mas­quer­ade : Bloodlines.

Un action-RPG où la folie et le gore se mêlent à la décadence

Pour situer briève­ment le con­texte du jeu, dans Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines, les fes­tiv­ités pren­nent place à Los Ange­les, au XXIe siè­cle où vous, vam­pire, êtes mis­sion­né par le prince Lacroix, chef de la Camar­il­la, pour enquêter sur un mys­térieux sar­cophage dont, selon la rumeur, le con­tenu pour­rait présen­ter un réel dan­ger pour l’avenir des vam­pires.

Vampire The Masquerade : Bloodlines, prince Lacroix

Une petite vis­ite de cour­toisie au prince Lacroix.

La Camar­il­la est une sorte d’or­gan­i­sa­tion interne qui veille au bon respect de la Mas­ca­rade, un sys­tème de loi qui pre­scrit aux vam­pires de mon­tr­er leurs pou­voirs, de s’abreuver à la vue de tous de sang et qui inter­dit le meurtre des humains. Sa légitim­ité est régulière­ment remise en cause par les Anarch’ dont vous crois­erez les mem­bres au long de votre périple et par la secte du Sab­bat. Quel que soit votre avis sur ce sys­tème de loi, vous vous devez de respecter la Mas­ca­rade, sous peine de per­dre tous vos points et avoir un game over.

Quartier général Sabbat

Ça ne rigole pas trop au QG du Sab­bat, qu’on se le dise !

Un vampire, tu seras

Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines, ne déro­geant pas à la règle, avant d’aller apais­er votre soif de sang, il faut tout d’abord déter­min­er l’essence de votre per­son­nage en rem­plis­sant en bonne et due forme sa fiche. Pour cela, deux pos­si­bil­ités s’of­frent à vous : soit laiss­er le jeu vous guider en répon­dant à quelques ques­tions, ce qui ma foi, est plutôt RP, soit par­tir de zéro et faire selon votre inspi­ra­tion. Ques­tion class­es, ou plutôt clans, vous avez l’embarras du choix : Bru­jah, Gan­grel, Malka­vien, Nos­fer­atu, Toréador, Tremere et Ven­true. Cer­taines castes de vam­pires étant plus portées sur le corps à corps, d’autres sur les pou­voirs vam­piriques. À not­er que la sélec­tion de la classe vous ouvre des dis­ci­plines par­ti­c­ulières et a ten­dance à influ­encer votre expéri­ence de jeu. Un tremere est le seul qui puisse maîtris­er la thau­maturgie avec des sorts plutôt OP comme la pro­jec­tion de sang, le boucli­er de sang ou encore le chau­dron de sang qui fait explos­er les vic­times, ragoutant ! Les ven­trues, quant à eux, sont des vam­pires de haute lignée et ne peu­vent con­som­mer le sang des sans-abri, des pros­ti­tuées ni celui des rats. Or, par­fois c’est la seule nour­ri­t­ure que l’on puisse se met­tre sous la dent !

Vampire The Masquerade : Bloodlines, feuille de personnage

Les dis­ci­plines dépen­dent de la caste de vam­pires que vous incarnez.

Bref, vous l’au­rez com­pris, la diver­sité de créa­tion du per­son­nage est le maître-mot de Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines. Con­cer­nant les attrib­uts et les tal­ents, il faut not­er que les pre­miers influ­en­cent les sec­onds et ori­en­tent votre manière d’ap­préhen­der les enne­mis, mais aus­si les mis­sions. Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines étant certes un action-RPG, mais un RPG quand même, des com­pé­tences comme le piratage, la per­sua­sion ou la séduc­tion peu­vent faciliter votre avancée.

Vampire The Masquerade : Bloodlines, dialogue

Mon­ter la per­sua­sion, l’in­tim­i­da­tion ou la séduc­tion per­met de déblo­quer des lignes de dia­logue sup­plé­men­taires, respec­tive­ment en bleu, vert, ou rose.

Néan­moins, les com­bats sont dans la plu­part du temps inévita­bles. Aus­si, et ce qui fait la par­tic­u­lar­ité du titre, c’est qu’il n’y a pas à pro­pre­ment par­ler de mon­tée de niveau. Chaque mis­sion vous apporte des points d’ex­péri­ence que vous pou­vez répar­tir dans les dif­férentes spé­cial­ités, y com­pris rajouter des points d’hu­man­ité. Mais à quoi donc sert cette human­ité ? vous direz-vous. Eh bien, tout sim­ple­ment à ne pas ren­tr­er trop sou­vent en frénésie, une frénésie qui a ten­dance à créer des sit­u­a­tions fâcheuses. Moins vous avez d’hu­man­ité, plus vous ren­tr­erez sou­vent en frénésie, et vice versa.

Vampire The Masquerade : Bloodlines, soif de sang

Mon dîn­er de ce soir.

Expli­ca­tion : par sit­u­a­tion fâcheuse, il faut com­pren­dre, la perte de con­trôle du per­son­nage qui le pousse à cro­quer dans tout ce qui se trou­ve sur son chemin pour con­tenter sa soif de sang, et ce, aus­si bien en présence des Ange­lenos que de la police. Si un agent a le mal­heur d’être témoin de la scène, une brigade se lancera à votre pour­suite, et après c’est un peu comme dans GTA, il faut se plan­quer, le temps de se faire oubli­er. Toute­fois, l’IA de la police étant très lim­itée, 10 sec­on­des der­rière une poubelle devraient suf­fire. Hormis cela, les con­séquences de la frénésie sont la perte de points de Mas­ca­rade (puisque vous révélez au monde que vous êtes un vam­pire), mais égale­ment de gain de force, dex­térité et vigueur ce qui rend la frénésie intéres­sante lorsqu’elle se déclenche en com­bat. À dou­ble tran­chant donc, à vous de voir si vous voulez l’ex­ploiter en con­ser­vant votre human­ité ou non.

Jamais sans ma poche de sang

Si Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines excelle ce n’est pas tant par la qual­ité des com­bats, puisque la plu­part des boss sont faciles à tomber si tant est que l’on soit un min­i­mum pré­paré. En effet, durant vos péré­gri­na­tions, il demeure assez acces­si­ble de régénér­er des points de vie en vous nour­ris­sant – par­fois de rats. Il en est de même pour la barre des sorts qui, util­isés en sou­tien, per­me­t­tent de vous sor­tir de sit­u­a­tions périlleuses ou de tem­po­ris­er en bouri­nant au corps à corps. Au pire, il est tou­jours pos­si­ble d’a­cheter quelques poches de sang, bien que peu généreuses en régénéra­tion, per­me­t­tent de tenir le coup jusqu’à ce qu’une proie croise notre chemin. Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines ne fait pas dans la finesse et ce serait men­tir que d’af­firmer le con­traire. Il y a égale­ment la pos­si­bil­ité d’u­tilis­er des armes à feu, néan­moins les muni­tions sont plutôt rares et coû­teuses. Et l’ar­gent ne tombe pas du ciel.

Musée Vampire The Masquerade : Bloodlines

Une nuit au musée.

Pour espér­er gag­n­er quelques deniers à dépenser au marché noir en armes, livres ou vête­ments, il faut faire le larbin. Par­mi les quêtes sec­ondaires, il y a de tout. Cer­taines se lim­i­tent d’aller d’un point A à un point B pour chercher tel ou tel objet ou encore tuer pure­ment et sim­ple­ment quelqu’un. Néan­moins, il faut tout de même remar­quer que même dans les mis­sions les plus linéaires, on retrou­ve le côté décalé de Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines qui allie le gore à la déca­dence. Aller chercher l’œil d’un défunt dans la cham­bre froide d’une restau­rant de nouilles, tuer une strip-teaseuse, affron­ter un vam­pire asi­a­tique avec une grosse arbalète, buter un sim­ple humain qui pré­pare un film sur les vam­pires, affron­ter une horde de zom­bis qui ont envie de pren­dre l’air en dehors du cimetière pen­dant que le fos­soyeur va voir sa go, etc.

Égouts Vampire The Masquerade : Bloodlines

Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines est réputé pour son lot de bugs dont cer­tains sont assez poilants. Voici un rat lévi­tant dans le décor.

De plus, bon nom­bre de quêtes sec­ondaires intè­grent des élé­ments d’in­fil­tra­tion où il faut faire preuve de jugeote et de patience.  Si on pense à max­imiser la furtiv­ité, il suf­fit de se plac­er der­rière un enne­mi pour lui assén­er un coup fatal. Le piratage ou le cro­chetage per­me­t­tent de pren­dre des rac­cour­cis et éviter ain­si un poten­tiel côté répéti­tif qui con­sis­terait à bouriner tout ce qui bouge his­toire d’a­vancer.  Une manière comme une autre de sur­vivre à Los Ange­les ! Cette inspi­ra­tion du game­play d’un jeu d’in­fil­tra­tion ajoute une petite touche de piment à Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines et plaira cer­taine­ment aux fans d’Hitman.

Vampire The Masquerade : Bloodlines monstre

Com­ment tuer un gros loup-garou ? Ben en le coinçant dans une porte, pardi !

Vampire The Masquerade : Bloodlines : un univers détonant et riche en surprises

C’est d’ailleurs ces dif­férentes manières d’abor­der une quête qui fait le charme de Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines. Si cer­tains reprochent au jeu une nar­ra­tion faiblarde et des dia­logues  can­dides, il faut tout de même avouer que le titre est résol­u­ment immer­sif. Vos péripéties vous con­duiront dans 4 quartiers dif­férents avec cha­cun son cachet. San­ta Mon­i­ca et son bar Asy­lum géré par des soeurs schiz­o­phrènes, Down­town avec la fameuse et opu­lente ven­true Tow­er, Hol­ly­wood où à chaque coin de rue règne la déca­dence et enfin Chi­na­town avec tous les clichés qui peu­vent en découler. En plus de cela, la quête prin­ci­pale vous fait décou­vrir des endroits insoupçon­nés et la bonne nou­velle est que le taxi est gratuit !

Dès les quelques min­utes de jeu, on est man­daté pour aller vis­iter un hôtel aban­don­né et cette pre­mière excur­sion laisse des traces.

Vampire The Masquerade : Bloodlines

Tout ça, ça fout les chocottes, on ne va pas s’attarder.

Cet hôtel dont l’ar­chi­tec­ture est plutôt avan­tageuse est en réal­ité l’un des endroits les plus flip­pants du jeu. Tra­vers­er cette zone tard dans la nuit, avec le casque sur les oreilles, garan­tit une expéri­ence plutôt déroutante, sen­si­ble à celle vécue dans les jeux d’hor­reurs tels Out­last. D’ailleurs, les moins téméraires en auront pour leur agent en matière de jump scare, ne serait-ce qu’à tra­vers quelques détails dis­séminés ça et là par les développeurs. Une revue nar­rant le mas­sacre d’en­fants, la man­i­fes­ta­tion subite d’un fan­tôme, ou tout sim­ple­ment un petit mot d’amour gravé sur le mur avec du sang.

Vampire The Masquerade : Bloodlines Hotel

Au moins, le mes­sage est clair…

En fait, dans Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines, à aucun moment il n’y a de longueurs. Certes, la sem­piter­nelle zone des égouts relève du sup­plice, mais comme chaque tranche de la quête prin­ci­pale nous envoie explor­er de nou­veaux hori­zons, le charme opère. Une mai­son de fous, un musée d’his­toire naturelle, une vil­la des hor­reurs, chaque tableau est plutôt sai­sis­sant et oscille entre la folie et l’ef­fu­sion de sang. Si le fond de la quête prin­ci­pale n’a rien de nova­teur, il nous emmène à la ren­con­tre de per­son­nages tous les uns plus per­chés que les autres. On retrou­ve notam­ment des chefs de clans avec des chevilles bien enflées, le cliché de l’a­gent de sécu­rité neuneu mais pas bien méchant, le gros geek pas­sion­né de flingues, le petit serveur qui fait des menus spé­ci­aux pour arrondir ses fins de mois et les mafieux asi­a­tiques qu’il ne vaut mieux pas se met­tre à dos.

Vampire The Masquerade : Bloodlines

Le grand méchant chef du Sabbat.

Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines sait y faire en matière de stéréo­types et pour­tant c’est une recette qui marche. Le tout ren­for­cé par une bande-son heavy met­al friend­ly avec la par­tic­i­pa­tion d’artistes comme Lacu­na Coil, Tia­mat ou Min­istry fait de Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines un action-RPG sensationnel.

Vampire The Masquerade : Bloodlines
Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines : Notre avis
Pour con­clure :
Vam­pire The Mas­quer­ade : Blood­lines est un action-RPG qui ne se con­tente pas de pos­er un décor fade et de met­tre l’accent sur la bas­ton, c’est tout le con­traire. Tout le long de l’aventure, le joueur est tenu en haleine par le biais des intrigues et com­plots menés par les dif­férentes castes des vam­pires cou­plés à un univers décalé et empreint d’un humour, pas tou­jours raf­finé, mais ô com­bi­en rafraîchissant.
Note des lecteurs0 Note
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Les +
Un univers som­bre et sanglant où la folie et la déca­dence relèvent de la routine. 
Des per­son­nages per­chés, des quêtes far­felues et des décors renversants.
De nom­breux clans de vam­pires avec cha­cun leur pro­pre lore.
L’introduction d’éléments de jeux d’horreur et d’infiltration.
Une durée de vie (30 heures) pleine­ment satisfaisante.
Une action au ren­dez-vous et très peu de longueurs.
Le dou­blage des per­son­nages plutôt réus­si bien qu’en VO.
La sat­is­fac­tion de boire le sang des PNJ qui nous regar­dent de travers.
Une bande-son aux petits oignons.
Les -
Des lignes de dia­logues qui par­fois ne s’enchaînent pas à merveille.
Le côté un peu cul-cul des répliques et finale­ment des choix binaires.
Quels bugs, par­fois un peu lourds mais qui peu­vent se régler avec un patch.
Des com­bats sans véri­ta­ble finesse.
pepitepepitepepitepepitepepite
5