Primal Light

Primal Light : notre test

Dernière mise à jour:
Primal Light
Date de sortie
9 juil­let 2020
Développeur
Fat Gem
Édi­teur
Fat Gem
Plates-formes
PC, MAC
Caté­gories
Plate-forme
Notre score
4

Lorsqu’une malé­dic­tion frappe le vil­lage de Krog, le colosse mys­térieux part en quête d’un ancien dieu. Sur votre route, des arte­facts sont dis­per­sés pour vous aider dans votre mis­sion. Mais cela suf­fi­ra-t-il pour braver les pièges et affron­ter les mon­stres qui vous atten­dent pour peut-être, sauver les vôtres ? Sans autre façon, nous voilà lancés dans ce Pri­mal Light brut et viscéral.

Primal Light va vous offrir une leçon d’humilité

Dans Pri­mal Light, c’est un peu la même vul­néra­bil­ité à laque­lle s’ex­pose notre héros que dans “La Val­lée de Gwan­gi” du réal­isa­teur Jim O’Con­nol­ly. Nous y sommes aus­si peu en sécu­rité que dans ces vieux films met­tant en scène des mon­stres en motion pic­ture. Car bien que Krog soit costaud, il devra se mesur­er à des adver­saires bien plus imposants que lui. Et là, les ennuis com­men­cent, car l’éven­tail offen­sif de notre pro­tag­o­niste se lim­ite au sim­ple coup de poing énergique, sans qu’au­cune autre arme ne vienne s’a­jouter au court de l’aven­ture. Si ce par­ti pris ne con­vien­dra pas à tout le monde par sa linéar­ité, notam­ment à ceux qui espéraient un Metroid­va­nia, cela per­met un meilleur équili­brage glob­al du jeu. Pas de surenchère donc dans Pri­mal Light, mais de la sub­til­ité pour progresser.

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Une seule attaque pour Krog durant toute l’aven­ture, l’équiv­a­lent de piqûres de mous­tiques sur cer­tains boss !

Au sujet de la mani­a­bil­ité cepen­dant, s’il est évidem­ment pos­si­ble de sauter et rouler au début de l’aven­ture, d’autres fonc­tions vien­dront enrichir le game­play comme l’esquive, le dou­ble saut ou encore la glis­sade. Il fau­dra pro­gres­sive­ment assim­i­l­er ces nou­veaux mou­ve­ments, qui demeurent indis­pens­ables pour avancer dans l’aven­ture. Pas tou­jours facile, notam­ment chez les joueurs peu habitués au game­play d’in­spi­ra­tion rétro, qui pour­ront trou­ver les con­trôles peu instinc­tifs et rigides sur clavier. Glob­ale­ment, après un petit temps d’adap­ta­tion tout devrait ren­tr­er dans l’ordre !

Dif­fi­cile notam­ment de ne pas penser à Ray­man quand Krog s’ac­croche à une cor­niche, ou encore au pre­mier Crash Bandi­coot lors de cer­tains pas­sages dans de vieux tem­ples aban­don­nés avec ces plateaux sor­tants des murs. Sur ce point, je pense que l’om­bre ne fait aucun doute.

Un petit East­er Egg au pas­sage. Aku Aku !

Des mécaniques à l’ancienne dans la lignée des plateformers SNES

Une fois les con­trôles du véloce Krog apprivoisés, vous aurez tout le loisir de vagabon­der à tra­vers la dizaine de niveaux que pro­pose le jeu. Mais atten­tion, la dif­fi­culté est au ren­dez-vous. Si en ligne droite, moins de deux heures sont néces­saires pour ter­min­er l’aven­ture, ne pensez pas en venir à bout réelle­ment en moins de quinze heures pour la majeure par­tie d’en­tre vous. Le lev­el design est per­ni­cieux au pos­si­ble, et s’il est pos­si­ble d’an­ticiper bon nom­bre des pièges ten­dus face à vous il sera néces­saire de con­naître chaque tableau pour espér­er attein­dre la fin d’un niveau. Peut-être, cer­tains enne­mis sur cer­taines cor­nich­es demeurent peu intéres­sants à com­bat­tre et cassent le rythme de progression.

Le bes­ti­aire n’est pas très accueil­lant. Gare au Bump, ou c’est la tasse !

Sans compter les pièges vicieux que vous trou­verez sur votre chemin.

Pour finir un niveau d’ailleurs, il fau­dra veiller à votre nom­bre de vies restantes, car Pri­mal Light ne par­donne pas avec ses Game Over. Dans la pure lignée des jeux d’ar­cades à l’an­ci­enne, ne plus avoir de vie est syn­onyme de recom­mencer le niveau dans sa total­ité ! En clair, il est néces­saire de tra­vers­er chaque niveau puis de vain­cre en bout de course leurs boss respec­tifs sans tomber à court de vie. Et comme ces Boss sont bien ardus et vous atten­dent, autant dire qu’il est néces­saire de les rejoin­dre presque les yeux fer­més, afin de leur con­sacr­er le max­i­mum d’es­sais. Les com­bats de Boss demeurent d’ailleurs très bons dans l’ensem­ble, cha­cun pro­posant un défi de taille où il fau­dra réelle­ment adapter son game­play pour le vain­cre. Pri­mal Light va vous deman­der un peu de finesse pour espér­er en voir le bout, mais aus­si de la patience !

Un tra­di­tion­nel Boss vous attend à la fin de chaque niveau. Croyez-moi, tous vont vous en faire baver, car les com­bats sont tous bien nerveux !

Un univers tribal avec un Primal Light aux multiples influences

Dif­fi­cile de rester insen­si­ble au charme de cette direc­tion artis­tique en 2D si atyp­ique, avec son air trib­al aux mul­ti­ples influ­ences mythologiques, goth­iques et fait plus rare, le folk­lore préhis­torique ! Per­son­nelle­ment, c’est juste­ment ce cli­mat fait d’os et de pier­res qui m’a séduit d’emblée avec Pri­mal Light, avec ses con­trées prim­i­tives où se dressent des pièges faits de pieux en bois rudi­men­taires que l’on imag­ine ten­dus par des créa­tures indigènes peu hos­pi­tal­ières. Dans la moin­dre mesure, la tra­ver­sée de cer­taines steppes n’est d’ailleurs pas sans rap­pel­er Para­mo­nia et Scra­ba­nia, que nous retrou­vons dans le cultissime Odd­world : l’Odyssée d’Abe par leurs car­ac­tères désolés, qui sans nul doute doit faire par­tie du cat­a­logue des deux développeurs.

Cette créa­ture sem­ble tout droit sor­tie d’un tableau du célèbre Frank Frazetta.

Cette inspi­ra­tion et le soin apporté à la direc­tion artis­tique nous font vite oubli­er les thé­ma­tiques de cer­tains niveaux très clas­siques dans le genre, comme les cat­a­combes, les forêts ou encore la fameuse virée dans les égouts. Mais comme moi vous direz sûre­ment, que serait un jeu de plate-forme sans son pas­sage dans les égouts ? La bande-son épouse à mer­veille d’ailleurs l’ensem­ble des niveaux. Plutôt dis­crète et tamisée, elle pour­rait même être qual­i­fiée d’a­paisante avec des flûtes et une basse pré­dom­i­nante, alors que l’ensem­ble du jeu est une véri­ta­ble tor­ture avec sa dif­fi­culté hors norme com­parée aux pro­duc­tions actuelles.

L’u­nivers de Pri­mal Light a quand même du car­ac­tère avec cette 2D mag­nifique. Nous regret­tons que l’u­nivers ne soit pas cepen­dant pas davan­tage développé.

Ceci dit, je regrette un peu que Pri­mal Light n’ait pas appro­fon­dit un min­i­mum l’his­toire autour de son univers atyp­ique. Nous sommes dans un jeu de plate-forme certes, mais cer­tains détails font véri­ta­ble­ment défaut à une véri­ta­ble immer­sion. Une petite carte toute sym­bol­ique avec le par­cours de notre héros aurait par exem­ple été la bien­v­enue entre chaque niveau, afin de visu­alis­er notre périple et stim­uler davan­tage l’imag­i­naire sur les prochaines zones à explor­er. Quid de notre héros Krog, ain­si que son peu­ple ou encore de l’an­cien dieu à l’o­rig­ine de la malé­dic­tion pesant sur les ter­res dont on ne sait tou­jours rien à la fin de l’aven­ture ? Le trait orig­i­nal de notre héros et son clan de colosse aurait pour­tant mérité une petite his­toire. Il aurait par exem­ple été intéres­sant de com­mencer par nom­mer les Boss, les niveaux, dis­pers­er quelques infor­ma­tions sur l’u­nivers sim­ple­ment pour laiss­er ouverte la porte de l’imag­i­naire alors que Pri­mal Light nous trans­porte dans son errance mys­tique toute appropriée.

Qui est Krog, ce colosse sans vis­age par­ti libér­er son peu­ple d’une malédiction ?

Pri­mal Light a été testé grâce à une clef envoyée par les développeurs.

Primal Light
Pri­mal Light : Notre avis
Pour con­clure :
Créé par deux développeurs Jeff Nixon Nixon et Shane Sicien­s­ki, Pri­mal Light est une excel­lente sur­prise en ce début d’été. Soigné dans sa con­cep­tion, l’aventure de Krog pas­sion­nera tous ceux qui comme moi appré­cient les univers orig­in­aux et se doit de fig­ur­er dans la ludothèque de tout bon ama­teur de plate-forme à l’ancienne. S’il est cer­tain que ce Pri­mal Light ne se des­tine pas au pre­mier venu en matière de plate-forme avec sa dif­fi­culté hors norme, les autres retrou­veront le plaisir d’un véri­ta­ble jeu d’arcade conçu dans les règles et sub­limé par une direc­tion artis­tique passionnée.
Note des lecteurs0 Note
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Les +
Un défi à l’ancienne, l’HUD du nom­bre de vies n’est pas là pour décorer
Finir le jeu est un véri­ta­ble défi même en mode facile
Un game­play davan­tage ori­en­té sur l’esquive que l’attaque
Les com­bats de Boss véri­ta­ble­ment stratégiques
Une direc­tion artis­tique inspirée d’un folk­lore préhistorique
L’aura de mys­tère de l’univers de Krog…
Les -
… que l’on aurait juste­ment aimée un peu plus développée
Cer­taines fonc­tion­nal­ités au clavier peu intu­itives comme la glissade
Les pièces que l’on ramasse pour acheter des vies sont anecdotiques
Les arte­facts à col­lecter sans grande influence
pepitepepitepepitepepitepepite
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