Lust from beyond

Lust From Beyond : notre test

Dernière mise à jour:
Lust from beyond
Date de sortie
11 mars 2021
Développeur
Movie Games Lunarium
Édi­teur
Movie Games S.A., Play­Way S.A.
Plates-formes
Microsoft Win­dows
Caté­gories
Hor­reur
Notre score
2

Lust From Beyond, une horreur très érotique

Si éro­tisme et sexe sont actuelle­ment banal­isés en société et notam­ment par la pub­lic­ité et le ciné­ma, il n’en est pas de même dans le monde du jeu vidéo. Presque tabou, le con­tenu adulte demeure cen­suré auprès du grand pub­lic et c’est vers quelques stu­dios de nich­es ou édi­teurs indépen­dants qu’il faut se tourn­er pour décou­vrir cer­taines références s’in­spi­rant du genre, comme ce nou­veau Lust From Beyond, mélange entre jeu d’hor­reur et éro­tisme. Plutôt atyp­ique par essence, ce genre orig­i­nal a suf­fi pour sus­citer notre curiosité, après une bande-annonce sem­blant très inspirée par un cer­tain H.R Giger.

Lust From Beyond ou l’orgasme frontière

Imag­inez, si vos ébats vous envoy­aient directe­ment non pas au sep­tième ciel, mais directe­ment dans une dimen­sion par­al­lèle totale­ment infer­nale. C’est le quo­ti­di­en de Vic­tor Hol­loway, mod­este anti­quaire. Par la force des choses, vous allez être con­traint avec lui de définir la fron­tière et la rai­son de ce monde pour le moins dépaysant, où tout n’est que muqueuse et lux­u­re. Sans en tomber par terre, cette pre­mière intro­duc­tion fait l’af­faire et nous voilà face à un mys­tère de taille, en ajoutant au tableau l’ex­is­tence d’une secte, qui sem­ble intime­ment liée à ce phénomène.

lust from beyond

Lusst’Ghaa est l’antre de la lux­u­re, ver­sion cauchemar.

Pour­tant, avec un tel tableau, Lust From Beyond ne parvient pas à faire peur. Même après plusieurs heures de jeux, nous étions tou­jours en attente de vraies ten­sions, de vrais malais­es, dans cette grande surenchère de gore et de lux­u­re. Trop pro­pre, trop linéaire, ou sim­ple­ment sans grande inspi­ra­tion passé l’ef­fet de sur­prise ? Le tout manque claire­ment de psy­cholo­gie, plus que d’abondance de démon­stra­tion de verges et autres muqueuses ! Si le lore reste tout juste sym­pa, il n’est pas par­venu à instau­r­er un vrai cli­mat de peur, comme Vis­age a su le faire, ou même avec beau­coup moins de mise en scène, Helpless.

Mal­heureuse­ment, et comme nous le craignions, Lust From Beyond n’est pas spé­ciale­ment effrayant. Beau­coup de surenchères, et trop peu d’in­vi­ta­tion à l’in­tro­spec­tion pour y parvenir.

Une esthétique très excentrique…

Prin­ci­pal argu­ment de com­mu­ni­ca­tion autour de ce Lust From Beyond, l’esthé­tique de son univers à la fron­tière de l’hor­reur et de la pornogra­phie. Très car­ac­téris­tique, le titre ne cache pas ses influ­ences, large­ment inspirées de Love­craft ou du ciné­ma à la Clive Bark­er, voire selon nous d’une plas­tique très gige­ri­enne. Un pari auda­cieux, tant le maître a su plac­er son art au som­met, et peut-être un peu trop pour le petit stu­dio en tête de Lust From Beyond. Si les décors phal­lusiens mi-chair, mi-machine, bio­mé­canique comme dis­ait Giger, sont intri­g­ants au départ, le titre s’es­souf­fle très vite et peine à cacher ses tex­tures dupliquées et son manque de moyen pour dépein­dre un univers de cet acabit.

lust from beyond

Giger est tou­jours très présent dans l’imag­i­naire collectif.

Salu­ons tout de même vis-à-vis de la rel­a­tive prise de lib­erté de Lust From Beyond vis-à-vis du con­tenu sex­uel, plutôt démon­stratif si on le com­pare à ce qui se fait en temps nor­mal dans le jeu vidéo. Atten­dez-vous donc à quelques scènes sex­uelles, qui ne devraient cho­quer per­son­ne en 2020.

Le sexe fait évidem­ment par­tit du con­tenu de Lust From Beyond. Au risque de plaire, ou de ne pas plaire. Vous voilà prévenu.

… Pour un jeu très formel

Si l’im­mer­sion dans le cauchemar humide de Lusst’Ghaa se veut chao­tique, son explo­ration est d’une linéar­ité sans précé­dent avec un lev­el design aux frais­es ! Déjà peu présent dans l’aven­ture, l’aspect décou­verte est totale­ment écarté dans ce cauchemar lubrique qui se résume à tra­vers­er des couloirs sans vie, sans sur­pris­es, et résoudre quelques énigmes absol­u­ment anec­do­tiques. En résumé, on s’en­nuie ferme.

L’u­nivers est char­mant au pre­mier abord, mais révèle vite ses faib­less­es : tex­tures dupliquées à out­rance et couloirs sans vie.

Ce sen­ti­ment de “manque de vie” et de linéar­ité est ren­for­cé sans aucun doute par ces quêtes, qui comme tout mau­vais point-and-click ont la manie de nous faire voy­ager à droite et à gauche pour assem­bler la bonne pierre dans le bon trou, ou encore faire la bonne liste de cours­es ! C’est d’ailleurs, comme cela que com­mence votre aven­ture en jeu. Une bonne façon de ral­longer arti­fi­cielle­ment la durée de vie.

Chercher, livr­er, assem­bler, les énigmes sont pour leur majorité sans grand intérêt.

Un gameplay qui ne trouve pas sa personnalité

Proche cousin de l’hor­reur, Lust From Beyond souf­fre des mêmes défauts au niveau de son game­play qu’un cer­tain Some­day you’ll return précédem­ment testé. Le titre manque de con­sis­tance dans sa prise en main. Vrai sur­vival, FPS, voir RPG ? ! 

Impos­si­ble à savoir, tant le titre se vautre entre deux phas­es d’in­fil­tra­tions ratées, des séquences énigmes et magies sans crédi­bil­ité par rap­port à la nature du héros, des cours­es-pour­suites avec des boss à l’IA ratés, des armes à feu qui tombent du ciel et une mani­a­bil­ité exécrable. Le tout, entre­coupé par d’in­nom­brables scènes de dia­logues dis­pens­ables, fameux syn­drome du jeu-ciné­ma, suff­isent à étouf­fer un jeu qui peine déjà à démar­rer, voire pire, à se définir ! À être obsédé par la volon­té de jouer sur tous les tableaux, il n’en résulte rien.

Beau­coup de dia­logues vien­nent ponctuer l’aven­ture, au risque de cass­er un rythme déjà à bout de souffle.

Lust from beyond
Lust From Beyond : Notre avis
Pour con­clure :
Ce Lust From Beyond ne m’a pas trans­porté. Sans génie, trop linéaire, le titre promet­tait beau­coup avec sa prise à par­tie auda­cieuse mêlant éro­tisme et hor­reur, et son univers orig­i­nal. Pour finale­ment tomber dans les mêmes pièges de beau­coup de jeux d’action, souhai­tant implé­menter trop d’éléments RPG et finir par se per­dre dans un marasme de mécaniques de game­play imbuvables. Une décep­tion d’autant plus grande donc, lorsque l’étendue des pos­si­bil­ités offertes par l’idée de départ de cet univers est réduite à un jeu-couloir, ponc­tué de ciné­ma­tiques. Un gros manque de folie en sorte.
Les +
Une éti­quette éro­tique tout de même audacieuse
Durée de vie honnête
Univers inspiré de Giger…
Les -
Ne fait pas peur !
Lev­el design insipide
Game­play hasardeux
Énigmes linéaires
Intel­li­gence arti­fi­cielle défectueuse
Per­son­nages sans teneur
pepitepepitepepitepepitepepite
2