Helpless

Helpless : notre test

Dernière mise à jour:
Helpless
Date de sortie
10 juin 2021
Édi­teur
Haz­matWith­A­Hat
Développeur
Haz­matWith­A­Hat
Plates-formes
Win­dows
Caté­gories
Hor­reur
Notre score
3

Helpless

Lorsque l’on n’est pas du genre socia­ble, quoi de mieux pour occu­per son same­di soir par temps plu­vieux, que trou­ver le prochain jeu d’hor­reur sur lequel s’aven­tur­er pen­dant que le reste du monde ragote autour de bières chaudes ? On est comme ça sur Cul­ture Under­ground. Pour cette fois, ça sera Help­less, un petit jeu indépen­dant fraîche­ment débar­qué qui nous a intrigués avec son style volon­taire­ment d’un autre âge.

Hôpital psychiatrique et horreur, grande histoire d’amour

À croire que dans le jeu vidéo, hor­reur et hôpi­tal psy­chi­a­trique désaf­fec­té sont indis­so­cia­bles. Sans fior­i­t­ure, Help­less nous place dans le cœur de l’in­trigue dès la pre­mière minute avec un sim­ple résumé des faits : nous incar­nons un jour­nal­iste d’in­ves­ti­ga­tion qui, après de mul­ti­ples témoignages sur des dis­pari­tions inquié­tantes, décide d’aller enquêter sur les lieux. Sobre, effi­cace et sans plus d’o­rig­i­nal­ité, une entrée en matière qui a de quoi me plaire mes mau­vais jours.

helpless

Une enquête, un hôpi­tal désaf­fec­té. Le décor est planté

Avec une sim­ple lampe torche, sans inven­taire, l’aven­ture de Help­less a tout de celle d’un jeu indépen­dant réduit à son plus sim­ple appareil, mais bien orchestré. Le sin­istre hôpi­tal se dévoile peu à peu, au prix de quelques énigmes certes peu orig­i­nales, mais suff­isantes pour nous forcer à explor­er un peu plus pro­fondé­ment ses couloirs humides. Si la peur n’est pas insouten­able, une cer­taine ten­sion parvient tout de même à s’in­staller durant la pro­gres­sion. Nous le ver­rons, le par­ti pris des graphismes joue beau­coup sur ce point. Sur la ques­tion de l’im­mer­sion encore, soutenons néan­moins l’idée que quelques objets, quelques let­tres ou traces de vie sup­plé­men­taires lais­sées de part et d’autre de notre route auraient été bienvenues.

Une session d’Urbex horrifique, dans un style rétro

Sans autre façon, ce sont les graphismes de Help­less qui m’ont de prime abord poussé à m’in­téress­er au jeu. Volon­taire­ment daté, ressem­blant à ceux de l’âge d’or de la PlaySta­tion éponyme, Help­less sur­prend instan­ta­né­ment avec ce charme des années 1990 remis au goût du jour, le tout avec la flu­id­ité des machines actuelles. Car voilà bien longtemps que je le dis, en dehors d’un cer­tain Vis­age m’ayant lit­térale­ment bluffé cette année, les jeux d’hor­reur, c’est mieux quand c’est moche ! Enfin, enten­dons-nous bien, moche mais néan­moins maîtrisé. Un bon jeu d’hor­reur n’a aucune­ment besoin de trop liss­er ses graphismes pour être réus­si, encore moins sus­citer la peur chez le joueur.

Car si évidem­ment, tous les jeux de ce style pla­cent le joueur en tant que proie pour provo­quer une ten­sion, le grain sale de l’im­age joue lui aus­si un rôle impor­tant sur cet aspect. Voilà pourquoi, un cer­tain Res­i­dent Evil 4 sera tou­jours bien plus appré­cia­ble sur Game­cube écran cathodique que dans sa ver­sion remas­térisée Xbox One écran plat dernier cri ! Et cela, grâce au grain mes amis.

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Graphique­ment Help­less est très con­va­in­cant, avec ce grain d’un autre âge remis au-devant de la scène.

Petite digres­sion pour dire que c’est sur ses graphismes vieil­lots que Help­less joue avec brio. Gran­uleux à souhait, le titre parvient à pro­pos­er une ambiance con­va­in­cante et stim­u­lante pour l’imag­i­na­tion. Musi­cale­ment, rien de bien faramineux, mais encore une fois de l’ef­fi­cace : air de Dark Ambi­ent min­i­mal­iste tout le long de l’in­trigue, sur­mon­té de quelques pics d’adré­naline lorsque nécessaire.

Les morgues et les salles d’eau, un traque­nard que les habitués du genre hor­ri­fique con­nais­sent bien.

Helpless est un jeu minimaliste, mais honnête

Alors, est-ce suff­isant pour faire de ce Help­less un grand jeu ? Bien évidem­ment que non. L’his­toire reste trop sim­pliste pour y pré­ten­dre et le titre est affreuse­ment court. Du côté du game­play, aucune folie non plus à rap­porter, le titre est sim­ple au pos­si­ble, mais droit.

Peu de fior­i­t­ures dans ce Help­less, mais le tout reste plaisant.

Peut-être auri­ons-nous aimé prof­iter d’une aven­ture se dévelop­pant sur plusieurs niveaux, plusieurs envi­ron­nements. Avec ses graphismes orig­in­aux et réus­sis, il est vrai que le titre se prê­tait par­faite­ment à d’autres fan­taisies, comme une intro­duc­tion dans les bois, un lab­o­ra­toire ou que sais-je, his­toire de rester dans le cliché ? Dommage !

La rejoua­bil­ité elle aus­si n’est pas au ren­dez-vous. Si la mort dans ce jeu est syn­onyme de case départ, une fois les scripts con­nus la pro­gres­sion n’au­ra plus de secrets pour vous. Ques­tion Game­play, si la pureté n’est pas un crime, impos­si­ble de ne pas penser à l’a­jout d’un sim­ple inven­taire, voire de quelques énigmes un peu plus poussées ! Le tout reste quand même très sim­ple et vous passerez une grande par­tie de votre temps à chercher une clé ou une porte ! Sans trop en dévoil­er, l’in­tel­li­gence arti­fi­cielle est elle aus­si peu dévelop­pée et ne joue pas en cette faveur.

Autant de petits détails qui nous rap­pel­lent que Help­less appar­tient bien au reg­istre des jeux indépen­dants, mais sans que cela ne ternisse le plaisir d’une réal­i­sa­tion glob­ale­ment bonne.

Cer­tains clas­siques de l’hor­reur restent indémodables.

Helpless
Help­less : Notre avis
Pour con­clure :
Qui a dit qu’il fal­lait faire com­pli­quer pour bien faire ? Pour moins de deux euros, Help­less mérite large­ment que l’on y fasse un tour. Alors certes, le game­play y est réduit à son strict min­i­mum, et la durée de vie n’est pas extra­or­di­naire. Mais l’horreur, elle, est bien présente et la pâte graphique rétro nos­tal­gique réussie, con­tribue large­ment à nous immerg­er dans l’univers lugubre de Help­less. Des défauts rat­trapés par quelques qual­ités bien amenées. Pour les ama­teurs du genre, un petit plaisir qui ne se refuse pas !
Les +
Graphique­ment beau et immersif.
Le côté rétro bien exploité dans le genre.
Dans l’ensemble sim­ple, mais assumé.
Les -
Durée de vie beau­coup trop courte.
Énigmes trop simples.
Envi­ron­nements peu diversifiés.
Pas de rejouabilité.
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