Ghost on the Shore

Ghost on the Shore : notre test

Dernière mise à jour:
Date de sortie
24 févri­er 2022
Développeur
Like Char­lie
Édi­teur
Appli­ca­tion Sys­tems Heidelberg
Plates-formes
PC, Mac
Caté­gories
jeu vidéo d’aventure, jeu vidéo indépendant
Notre score
2

Aujour­d’hui au pro­gramme de Cul­ture Under­ground, nous allons nous intéress­er à un titre pour le moins orig­i­nal : Ghost on the Shore. Il s’ag­it d’un jeu vidéo nar­ratif que l’on doit au stu­dio belge Like Char­lie, con­nu notam­ment pour une pro­duc­tion exploitant sen­si­ble­ment les mêmes mécaniques, Marie’s Room.
Dans Ghost of the Shore, le joueur incar­ne Riley, une jeune femme qui nav­igue en soli­taire dans un petit bateau de plai­sance, désireuse de pren­dre un nou­veau départ dans la vie. Si la météo sem­ble plutôt clé­mente, subite­ment, les con­di­tions se gâtent, et Riley se retrou­ve piégée dans une tem­pête.
Après quelques manœu­vres, Riley parvient à accoster en cat­a­stro­phe sur une île à l’abandon et non réper­toriée sur les cartes. Un pos­tu­lat de base qui n’est pas sans rap­pel­er celui de With­in Sker­ry – dont nous vous par­lions dans un précé­dent arti­cle. Ici, il n’y a plus aucune trace de vie humaine, le dernier fer­ry desser­vant l’île a levé l’an­cre en 1980 et chose étrange, les maisons en ruine sem­blent dater de la fin du XIXe siè­cle, plutôt déroutant n’est-ce pas ?

Une simple promenade ou une véritable aventure ?

À peine débar­qué sur ce qui sont en réal­ité les îles Rogue, le joueur pren­dra rapi­de­ment ses mar­ques et se lais­sera hap­per par cette explo­ration dont le but est de ten­ter de lever le voile sur l’identité du fan­tôme qui vous har­cèle – eh oui, il est bien réel et non, Riley n’est pas folle !

Il sem­ble que la voix soit apparue dans votre tête durant la tempête…

Si sur le papi­er on peut s’attendre à une aven­ture riche en rebondisse­ments, le résul­tat est loin d’être à la hau­teur. Certes, la pro­gres­sion tient en haleine puisque les dif­férents indices récoltés per­me­t­tent peu à peu de recon­stituer la vie de “Josh” le fan­tôme de l’île, mais on ne va pas se men­tir, ça reste léger. Si les quelques choix à faire dans les dia­logues ont un impact sur le développe­ment de l’his­toire, on aurait espéré davan­tage de pro­fondeur et un scé­nario un peu plus étoffé.

Les choix dans les dia­logues ne font pas tou­jours dans la subtilité…

Côté indices, rien de très pal­pi­tant non plus, tous les objets, let­tres, et points d’intérêts scin­til­lent, si bien que le joueur ne peut pass­er à côté et que finale­ment les rouages de l’intrigue se dessi­nent assez rapidement…

Vous aimez les jeux vidéo qui sont des simulations de marche ? Vous en aurez pour votre argent !

Le game­play de Ghost on the Shore est toute­fois loin de se lim­iter à la col­lecte d’indices et à la petite prom­e­nade de san­té. Vous aurez aus­si droit à dif­férentes appari­tions de fan­tômes des per­son­nages sec­ondaires qui fer­ont revivre leurs sou­venirs à Riley. Même si ces appari­tions ont ten­dance à cass­er le côté linéaire de Ghost on the Shore et à ajouter une note poé­tique on a l’im­pres­sion qu’elles n’ex­is­tent que pour meubler un jeu qui manque de finesse.

Les fan­tômes de l’île ont tous une his­toire à raconter…

Durant toutes ces scènes, le joueur est spec­ta­teur et surtout pas­sif comme lorsqu’on est amené à écouter quelques cas­settes audio aban­don­nées dans des bocaux par une femme de l’île. Un manque d’in­ter­ac­tiv­ité regret­table qui vient entach­er une expéri­ence de jeu qui avait pour­tant du potentiel.

En revanche, si l’on aime l’esthé­tique, à l’in­star de Gris dont on ne peut van­ter que la direc­tion artis­tique, Ghost on the Shore présente tout de même des qual­ités puisque les décors sont tan­tôt bucol­iques, tan­tôt angois­sants et que l’on se laisse finale­ment assez facile­ment séduire par l’ambiance.

Une église, un cimetière, quoi de plus inquiétant ?

De plus, Riley des­sine au fur et à mesure des esquiss­es des lieux désolées telles qu’elle se l’imagine ce qui ajoute un point d’o­rig­i­nal­ité à un titre qui reste fon­da­men­tale­ment assez plat. Néan­moins, ces quelques bons côtés sont loin de com­penser les défauts majeurs du jeu.

Les férus de dessins pour­ront con­tem­pler les esquiss­es de Riley, o com­bi­en nombreuses.

Ghost on the Shore : un titre qui souffre de nombreux défauts

Si vous faites par­tie de ces per­son­nes qui craig­nent de pass­er à côté d’un jeu parce qu’à un moment ou à un autre, vous tournez en rond et êtes blo­qué, ras­surez-vous, Ghost on the Shore ne fait pas dans la dif­fi­culté. Le chemin est tout tracé, et même si pour arriv­er dans tel ou tel lieu vous avez par­fois une autre alter­na­tive, vous arriverez tou­jours au point B sans encom­bre et ça c’est fort dom­mage. Certes, on sent que le but des développeurs n’était pas de faire dans le sen­sa­tion­nel, mais un peu de piment aurait été bienvenu.

Autre point négatif, Josh, le fan­tôme qui squat­te votre tête. À chaque inter­ven­tion, on a le choix entre être sym­pa avec lui ou l’envoyer promen­er, un point de game­play qui sem­ble struc­tur­er l’ensem­ble, mais en réal­ité, on se retrou­ve avec des sit­u­a­tions cocass­es. Un coup notre per­son­nage Riley est lit­térale­ment en rogne la sec­onde d’après, elle drague Josh lour­de­ment. Bref, soit ce com­porte­ment relève de la bipo­lar­ité, soit les développeurs ont totale­ment man­qué cet aspect du jeu. La prob­a­bil­ité la plus crédi­ble étant la sec­onde solution.

Mais ce qui pêche vrai­ment, c’est que Ghost on the Shore reste finale­ment très sur­volé. Des let­tres man­u­scrites, vous allez en lire, des pho­tos de famille, vous allez en regarder, alors, d’accord, c’est sym­pa pour situer le con­texte, mais sinon c’est un peu léger.

Un exem­ple de let­tres par­mi tant d’autres…

Des maisons, vous allez aus­si en fouiller, mais avec les points lumineux sig­nalant les objets dignes d’intérêt, c’est plié en 5 sec­on­des, et côté énigmes, c’est très rapi­de égale­ment, puisqu’à part dénich­er 2 clefs à peine cachées et trou­ver 1 code, eh bien il n’y a tout sim­ple­ment rien de plus au menu… Tout au plus les joueurs soucieux de finir le jeu à 100 % trou­veront un intérêt à écumer chaque zone de fond en comble pour dénich­er le moin­dre secret.

Pour con­clure, si la qual­ité de Ghost of Shore réside dans son ambiance et que finale­ment l’ex­plo­ration de l’île réus­sit à tenir en haleine, le manque de con­tenu annexe est éton­nant compte tenu des ambi­tions du titre. Le jeu souf­fre aus­si de sa faible durée de vie – comptez seule­ment 3 à 4 heures. À peine a‑t-on le temps de s’im­prégn­er des décors, de ten­ter de recon­stituer l’his­toire des habi­tants de l’île et de résoudre les mys­tères autour de ce curieux per­son­nage dont la voix nous suit, que vient le dénoue­ment, lais­sant un ensem­ble de ques­tions sans répons­es et un goût amer d’inachevé.

Ghost on the Shore
Ghost on the Shore : Notre avis
Pour con­clure
Il serait certes injuste de dire que Ghost on the Shore est un sim­u­la­teur de marche. Néan­moins, même si incon­testable­ment le jeu par­tait sur de bonnes bases, l’ensemble reste mal­heureuse­ment trop faiblard pour espér­er mar­quer les esprits. Cepen­dant si vous avez besoin d’un petit jeu pour tuer l’ennui le temps d’une soirée, vous pou­vez vous laiss­er ten­ter, ne serait-ce que pour goûter à son ambiance poé­tique qui est une ode aux liens sub­sis­tant entre ceux qui s’aiment même au-delà de la mort.
Les +
Idée de base intéres­sante, mais qui aurait mérité d’être développée.
Bande-son et musique reposante, rel­a­tive­ment per­ti­nente en matière d’ambiance.
Bon dou­blage des voix ce qui dis­pense de lire les sous-titres.
Scé­nario inspiré, du moins le pos­tu­lat de base.
Les choix de dia­logue peu­vent déblo­quer 4 fins dif­férentes — ne vous atten­dez toute­fois pas à trop de surprises.
Les -
Dénoue­ment tiré par les cheveux.
Durée de vie trop courte.
Cru­el manque d’énigmes.
Décors répéti­tifs et sans cachet.
Des lignes de dia­logues qui s’enchaînent mal.
L’aventure est trop guidée.
His­toire des per­son­nages sec­ondaires survolée.
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